Un film de cambriolage très second degré avec un trio d’acteurs cultissime (Stanley Baker, David Warner et Ursula Andress)

Ursula Andress et Stanley-Baker dans

Perfect Friday (1970)

(L’arnaqueuse)

Réalisé par Peter Hall

Ecrit par Anthony Greville-Bell et C. Scott Forbes

Avec Ursula Andress, Stanley Baker, David Warner,…

Directeur de la photographie : Alan Hume

Musique : John Dankworth

Produit par Jack Smith pour Sunnymede Film Productions

UK

Mr Graham (Stanley Baker) est manager assistant dans une petite banque londonienne. Sous son chapeau melon et derrière sa petite moustache taillée à la perfection, se cache un homme frustré qui rêve d’une autre vie. La rencontre avec sa cliente la superbe mais fauchée Lady Britt Dorset (Ursula Andress) et son mari Lord Nicholas « Nick » Dorset (David Warner) l’amène à mettre en oeuvre un plan machiavélique afin de dérober sa propre banque.

perfect friday 1970« Perfect Friday » est un film de cambriolage centré autour de ses personnages, ici un trio grotesque. Entre le petit cadre de banque, très propre sur lui mais rongé par la frustration, le jeune lord aussi désargenté que snob et sa sublime femme un brin matérialiste, le ton est donné d’emblée. La rivalité amoureuse autour de Britt et l’inimité naturelle entre l’homme du peuple et le lord, amènent son lot de gags et de répliques succulentes (le film ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux).

« Perfect Friday » (stupidement rebaptisé « L’arnaqueuse » en France) repose donc en grande partie sur ses personnages. Par chance, le trio en question est interprété par des acteurs de la trampe de Stanley Baker (ici en contre-emploi), David Warner (superbement snob) et Ursula Andress en femme fatale à la fois femme objet et manipulatrice.

La scène de début, filmée en plan séquence, où les trois cadres de la banque, viennent s’installer chacun à leur tour, en ordre hiérarchique, derrière leur bureau dans leur bocal est un régal et donne le ton du film.

Il y a en effet quelques bonnes idées de mise en scène, plusieurs flash backs et idées de montage bien vues mais agencées de manière un peu abruptes (petit souci de montage à mon goût). Bref la réalisation de Peter Hall est très compétente. Surtout connu comme homme de théâtre (il est le fondateur de la Royal Shakespare Company), Hall a réalisé une poignée de films dont le plus célèbre est « The Homecoming » (1973) adapté de la pièce d’Harold Pinter.

Dommage que la partition de John Dankworth (The Servant, Morgan,…) soit si pompier, et bien trop entraînante pour le rythme finalement assez lent du film (mais Peter Hall a l’intelligence d’appuyer sur la touche pause avec notamment des scènes quasi silencieuses pendant le cambriolage).

A noter que le DVD/bluray de Network propose de voir le film avec une bande musicale alternative. Ici le pari est totalement opposé, avec une musique très pausée et aristocratique. En fait, il aurait peut être fallu un entre-deux, une musique qui se situe à égale distance entre le personnage du banquier et celui du lord ou qui sache passer de l’un à l’autre selon les scènes.

On regrettera aussi que la conclusion soit un peu convenue. Elle est dans le ton du film mais du coup on la voit se dessiner bien avant la fin. Une petite surprise finale aurait été la bienvenue.

Combo DVD/Blu-ray zone 2. Nework. Sous-titrages en anglais. Bonus : trailer allemand, version avec une musique alternative.