L’une des premières comédies britanniques supposées sexy, ce film sur un homme transplanté du pénis (!) n’est pas sexy et pas souvent drôle mais sacrément bizarre !
Percy (1971)
(Mon petit oiseau s’appelle Percy, il va très bien merci)
Réalisé par Ralph Thomas
Ecrit par Hugh Leonard d’après le roman de Raymond Hitchcock
Avec Hywel Bennett, Denholm Elliott, Elke Sommer, Britt Ekland,…
Direction de la photographie : Ernest Steward / Direction artistique :Robert Jones / Montage : Roy Watts / Musique : Ray Davies et The Kinks
Produit par Betty E. Box pour Anglo-EMI et Welbeck Films Ltd.
Comédie érotique
UK
A la suite d’un accident impliquant un amant qui chute d’un étage élevé et un chandelier, Edwin (Hywel Bennett) est émasculé. Heureusement pour lui, le docteur Whitbread (Denholm Elliott) était justement à la recherche d’un cobaye pour tenter la première transplantation de pénis !
Le docteur Whitbread est un chirurgien célèbre à la recherche d’un donneur et receveur dans l’espoir d’effectuer la première transplantation mondiale de pénis. Evidemment, les volontaires sont difficiles à trouver ! Heureusement pour lui, Edwin est victime d’un accident. Alors qu’il est en train de livrer un chandelier, quelques étages plus haut, un amant tentant de fuir un mari furieux, saute par la fenêtre et lui atterrit dessus. L’amant est mort et le pauvre Edwin se retrouve émasculé. Une situation parfaite pour le docteur Whitbread !
Quand Edwin apprend la nouvelle, il est bien entendu choqué. Curieux de savoir si l’équipement fonctionne, Whitbread recrute une strip teaseuse dans Soho. Ce premier test passé, et alors que l’opération fait la une des journaux, l’équipe médicale souhaite envoyer Edwin à la campagne pour sa convalescence. Mais Edwin s’enfuit et n’a plus qu’une idée : savoir qui est le propriétaire du pénis qu’on lui a transplanté !
Eh oui on est au début des années 70 et les comédies sexy sont en passe de conquérir le grand écran ! Depuis la fin des années 50, on voit parfois des corps féminins nus sur les écrans britanniques sous couvert éducatif (via des faux documentaires sur le nudisme par exemple !). Puis des comédies populaires comme la fameuse série « Carry On » ont également popularisé l’humour gaudriole. Mais au début des années 70, la censure est plus légère et il est donc temps de passer à la vitesse supérieure !
« Percy » est l’un des premiers exemples du genre avec « What’s Good for the Goose » (1969). Loin d’être un film à petit budget destiné à être montré dans quelques cinémas spécialisés, il est réalisé et produit par l’équipe à l’origine de la série des « Doctor » avec Dirk Bogarde (l’un des plus gros succès populaires des années 50) : Ralph Thomas et Betty E. Box ! De même au générique on retrouve dans le rôle principal Hywel Bennett (qui s’est fait un nom depuis le milieu des années 60 notamment en tournant avec les frères Boulting « The Family Way » et « Twisted Nerve« ), Denholm Elliott, et au niveau féminin Elke Sommer et Britt Ekland. Ajoutez une musique signée The Kinks et vous avez une production très « fashionable ».
« Percy » ne se veut pas une pure comédie sexy mais aussi une romance. Bon, il n’est pas vraiment ni l’un ni l’autre mais c’est pas grave. En fait il s’agit plutôt d’une comédie sur un sujet propre à donner lieu à des plaisanteries d’ordre sexuel. C’est grivois (parfois) mais pas de quoi fouetter un chat (encore qu’il y a une dominatrice dans le film qui se sert très bien du fouet). Niveau nudité on a droit à une paire de seins et quelques demoiselles en lingerie mais c’est tout.
Pour ce qui est de la comédie, à part les dites plaisanteries et sous entendus sexuels, on serait presque dans un drame (très léger, je vous rassure). Edwin cherche à connaître qui était le donneur et va rencontrer pas mal de demoiselles dans sa quête. Pour autant, il ne va pas coucher avec elles, car contrairement au donneur en question, il n’est pas un homme à femme. Il va par contre tombé amoureux de la veuve de son donneur. Et il devra aussi gérer le fait de devenir une star malgré lui. Bref, Edwin ne pense pas beaucoup à se servir de son nouvel organe, il a d’autres problèmes en tête !
A regarder le film aujourd’hui, on se demande comment quelqu’un a pu imaginer un tel scénario et penser que ça pourrait engendrer une comédie cool à succès. Mais bon c’est les années 70 et ça a marché !! « Percy » va connaître un succès suffisant pour engendrer une suite en 1974 (« Percy’s Progress »), à nouveau réalisée par Ralph Thomas et produite par Betty E. Box mais sans Hywel Bennett qui se tiendra désormais à distance de ce genre de films. On ne lui en voudra pas.
DVD zone 2. Studio Cinema Club (2005). Version originale sans sous-titres