La trajectoire épique de deux des plus grands criminels anglais du XXe siècle, plombée par un budget rikiki qui contraint le film à toutes sortes de contorsions ridicules
Once Upon a Time in London (2019)
Réalisé par Simon Rumley
Ecrit par Will Gilbey, Simon Rumley et Terry Stone
Avec Terry Stone, Leo Gregory, Kate Braithwaite, Andy Beckwith, Josh Myers, Doug Allen, Holly Earl,…
Direction de la photographie : Milton Kam / Production design : Anna Mould / Montage : Tom Parsons / Musique : Richard Chester
Produit par Terry Stone et Richard Turner
Crime
111mn
UK
Au milieu des années 30, Jack ‘Spot’ Comer (Terry Stone), un criminel juif, domine son quartier de Whitechapel et se bat contre les groupuscules fascistes. Mais il rêve de devenir le roi de la pègre et de renverser les deux familles dominantes, les White et les Sabini, qui règnent alors sur Londres. Pendant ce temps, Billy Hill (Leo Gregory) s’oppose au fils aîné du clan White et rêve d’indépendance, planifiant des cambriolages de son côté.
« Once Upon a Time in London » affiche une sacrée ambition : raconter la trajectoire parallèle de deux des figures criminelles les plus importantes d’Angleterre des années 30 jusqu’au milieu des années 50 et à l’arrivée des frères Kray.
Comer et Hill sont des criminels à l’ancienne, des personnages hauts en couleur avec un code d’honneur, mais quand même prêts à sortir la lame si besoin. De gros coups aux règlements de compte en passant par les passages par la case prison, ces maîtres du crime ont eu une vie bien mouvementée que l’acteur/co-scénariste et réalisateur Terry Stone (Comer dans le film) ainsi que le réalisateur et co-scénariste Simon Rumley semblent bien décidés à nous raconter en se permettant un sacré et audacieux clin d’œil dans le titre aux classiques de Sergio Leone.
Oui, mais voilà… Il est rapidement clair que « Once Upon a Time in London » est un film dont le budget n’a aucune commune mesure avec les ambitions affichées. Le réalisateur Simon Rumley, qui a marché dans les traces de Guy Ritchie et de Danny Boyle depuis le début des années 2000 avec une poignée de films dans l’air du temps plus ou moins réussis, fait son possible pour cacher le manque de moyens. Mais à force de rares extérieurs cadrés au plus serré afin de ne pas nécessiter des aménagements coûteux et d’intérieurs recyclés, on sent monter la claustrophobie.
Difficile de faire un film d’époque, censé se dérouler sur trois décennies, sans le budget qui va avec. Même le maquillage et les costumes semblent impactés par le manque d’argent. En 30 ans, les personnages ne prennent pas une ride et continuent plus ou moins de s’habiller de la même façon.
On se doute aussi que le budget a été crucial dans les choix scénaristiques. On a droit à de nombreuses scènes de combat entre les gangs (généralement dans des pubs ou boîtes de nuit) mais peu de mise en images des gros coups (on nous montre plutôt l’avant et l’après !). Le manque de détails nuit également au film. Le concept convenait mieux à un format de minisérie télévisée de prestige.
Dans un tel contexte, tous les efforts des acteurs et notamment des deux acteurs principaux, Terry Stone (particulièrement impliqué dans le projet) et Leo Gregory sont quasi réduits à néant.
« Once Upon a Time in London », c’est l’histoire d’une grenouille qui aimerait bien ressembler à un bœuf, mais n’a pas les moyens de s’acheter un costume décent… et à la bonne taille !
Dommage, car Comer et Hill sont des figures intéressantes (dans leur genre) et qui aujourd’hui se retrouvent effacées par la stature quasi mythique des frères Kray. Ces derniers ont été déjà l’objet de plusieurs films, de « The Krays » (1990) à « Legend » (2015). La postérité est un monde impitoyable pour les criminels !
En France, « Once Upon a Time in London » est actuellement (juillet 2020) visible sur « Netflix ».
Ah, mince pour le manque de moyens. Effectivement, c’est dommage. Ça me donne quand même envie de voir ce film. Tant pis, je fermerai les yeux sur ce qui ne va pas pour me concentrer sur l’histoire, qui m’a l’air quand même assez enthousiasmante.
Bonjour, le film n’est pas un navet (en tout cas à mon sens). Mais du coup oui se lancer dans un projet aussi ambitieux sans les fonds nécessaires, je trouve ça dommage et ça finit par nuire au film. Mais il reste regardable. Peut-être suis-je trop sévère, ça m’arrive 🙂 Vous me direz ce que vous en avez pensé