Une rencontre au sommet entre deux figures mythiques de l’époque victorienne. Avec un Sherlock Holmes assez éloigné du canon. Divertissant malgré une fin un peu lourde.
Murder by Decree (1979)
(Meurtre par décret)
Réalisé par Bob Clarke
Ecrit par John Hopkins d’après les personnages créés par Arthur Conan Doyle et le livre de Stephen Knight
Avec Christopher Plummer, James Mason, David Hemmings, Frank Finlay, Donald Sutherland, Geneviève Bujold, Susan Clark, Anthony Quayle, John Gielgud,…
Direction de la photographie : Reginald H. Morris / Direction artistique : Peter Childs / Montage : Stan Cole / Musique : Paul Zaza et Carl Zittrer
Produit par Bob Clark, René Dupont et Robert A. Goldston
Thriller
UK / Canada
Dans le quartier londonien populaire de Whitechapel, des jeunes femmes sont sauvagement assassinées. Un groupe de commerçants du quartier demande à Sherlock Holmes (Christopher Plummer) d’enquêter. Celui-ci se rend rapidement compte qu’on essaie de le manipuler.
Ce n’est pas la première fois au cinéma que Sherlock Holmes rencontre Jack L’éventreur. En 1965, les deux figures mythiques de l’époque victorienne se sont affrontées au générique de « A Study in Terror » (Sherlock Holmes contre Jack L’Eventreur). Et en 1979 également, Jack L’Eventreur est au centre d’un autre film, américain cette fois-ci et devenu un classique : « Time After Time » (C’était demain) où cette fois l’assassin doit en découdre avec HG Wells.
Dans « Murder by Decree », le scénariste John Hopkins (formé à la télévision britannique et auteur au cinéma notamment des scénarios de « The Offence » et de « The Holcroft Covenant« ) adopte la théorie selon laquelle le gouvernement et la royauté auraient été directement impliqués ainsi qu’un mouvement anarchiste radical. Cette explication politique des crimes est intéressante, même si elle n’est pas toujours très convaincante.
Le film se perd un peu dans les explications du complot, notamment sur la fin ratée qui alourdit considérablement le film, sinon plutôt bien équilibré.
Le réalisateur Bob Clarke livre une réalisation classieuse. Le film a bénéficié d’un budget limité (4 millions de dollars) mais ça ne se voit pas à l’écran. La reconstitution du Londres de l’époque victorienne est de toute beauté.
Niveau casting, Christopher Plummer interprète un Sherlock plutôt atypique, car bien plus démonstratif de ses émotions que d’habitude. Ainsi voit-on Holmes s’emporter et même pleurer contre l’injustice du sort d’une jeune femme ! Une hérésie pour n’importe quel fan du fameux détective.
A ses côtés James Mason joue un Watson, souvent dépassé mais protecteur vis à vis de Holmes. Peut-être plus qu’ailleurs, ici Homes et Watson semblent former un vieux couple attendrissant. A noter que Mason a accepté le rôle à condition de pouvoir donner plus d’épaisseur au rôle. Il a ainsi écrit la scène assez étonnante où il tente de manger un petit pois (je ne vous en dis pas plus).
On croise au fil du film d’autres têtes bien connues du cinéma britannique de l’époque : David Hemmings, Frank Finlay, Donald Sutherland, Geneviève Bujold, Anthony Quayle, John Gielgud,… Bref un très beau casting qui sert merveilleusement le film.
Bob Clarke est un réalisateur américain qui avait alors signé une poignée de films de bonne réputation : « Dead of Night » (1974) et « Black Christmas » (1974) et à moindre mesure le revenge movie « Breaking Point » (1976). Son film le plus célèbre restera néanmoins une comédie potache devenue culte aux USA « Porky’s » (1981).
DVD zone 2 FR. Studio Canal (2010). Version originale sous-titrée en français.
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