Malgré les efforts de Roger Daltrey le film, trop classique, peine à convaincre.
McVicar (1980)
Réalisé par Tom Clegg
Adapté par John McVicar et Tom Clegg d’après l’autobiographie de McVicar
Avec Roger Daltrey, Adam Faith, Cheryl Campbell,…
Directeur de la photographie : Vernon Layton
Produit par Roy Baird, Bill Curbishley et Roger Daltrey pour The Who Films et Polytel
Crime / Drame
112 mn
UK
John McVicar (Roger Daltrey) est enfermé à la prison de Durham. Avec l’aide d’un ami, il réussit à s’évader. Il retourne alors à Londres voir sa compagne Sheila (Cheryl Campbell) et son fils aujourd’hui âgé de 8 ans et qui ne se souvient pas de lui. Il n’a qu’une obsession, trouver de l’argent pour aller s’installer avec sa petite famille au Canada.
« McVicar » est divisé en deux parties bien distinctes. La première moitié du film se déroule en prison où le personnage principal provoque les incidents avec ses gardiens, finit souvent au cachot, puis monte un plan avec un autre détenu pour s’évader en creusant un trou dans l’un des murs des douches. La deuxième partie du film est consacrée à sa tentative de réinsertion et ses retrouvailles à la fois difficiles mais aussi émouvantes avec sa femme et son fils.
A l’unisson du côté un peu symétrique – et du coup artificiel – de ce découpage scénaristique, « McVicar » n’arrive jamais à passer outre un certain académisme. Tout est trop carré, trop simple, trop attendu, trop propre voire trop mou (contrairement aux abdos de Roger Daltrey !). Des personnages hors du commun auraient pu sauver la situation, mais même John McVicar reste trop superficiel – ordinaire. Ne parlons même pas des autres personnages secondaires qu’on oubliera aussitôt.
Roger Daltrey, leader des Who, trouve ici un projet très différent de ses deux films réalisés par Ken Russell « Tommy » et Lisztomania » (tous deux sortis en 1975) et autrement plus ambitieux que sa participation anecdotique au film d’horreur de Richard Marquand « The Legacy » (1978). Il est vraiment au centre du film qu’en plus il co-produit et dont il interprète la musique avec ses camarades de The Who. Mais a-t-il les épaules assez larges en tant qu’acteur pour porter un film à lui tout seul ? La réponse est non. Il est loin d’être mauvais, sa prestation est même très bonne, mais il n’a pas assez de présence pour compenser la légèreté de son personnage (ceci dit pas sûr qu’un acteur plus expérimenté aurait pu faire mieux).
Le film est tiré de faits réels mais ce n’est pas toujours un garant de réalisme et d’immersion. « McVicar » a été co-écrit par John McVicar lui-même (avec l’aide du réalisateur) d’après son autobiographie. Et il est clairement montré en héros torturé (l’autorité et la police sont ridiculisés). Pourtant difficile comme déjà mentionné de s’attacher ou même de s’intéresser vraiment au personnage. Et la faute en revient d’abord à mon avis à un script trop banal et bancal pour faire la différence.
[xrr rating=6/10]
DVD Zone 2 UK. UNIVERSAL PICTURES. Version originale avec des sous-titres en anglais.