Un thriller psychologique ambitieux qui aurait gagné à garder un peu plus de mystère. Le casting réussi et les paysages écossais nous aident à passer un bon moment

Marionette (2020)
Réalisé par Elbert van Strien
Ecrit par Ben Hopkins et Elbert van Strien
Avec Thekla Reuten, Elijah Wolf, Emun Elliott, Sam Hazeldine, Dawn Steele, Rebecca Front, Bill Paterson, Peter Mullan,…
Direction de la photographie : Guido van Gennep / Direction artistique : Maarten Piersma / Montage : Herman P. Koerts et Elbert van Strien / Musique : Han Otten et Maurits Overdulve
Produit par Burny Bos, Claudia Brandt et Elbert van Strien
Thriller / Fantastique
172mn
UK / Luxembourg / Pays-Bas
Le réalisateur néerlandais Elbert van Strien a signé plusieurs courts métrages dans son pays avant de réaliser quelques épisodes de série puis son premier long métrage, le film d’horreur « Zwart water » (La diabolique, 2010). Dix ans plus tard voici son deuxième film, un thriller ambitieux titré « Marionette » (parfois distribué sous le nom de « Repression »).
Ambitieux, « Marionette » l’est avec son récit qui propose plusieurs grilles de réalité sans qu’on sache jamais si on est face à un thriller à la sauce fantastique ou teinté de drame psychologique.
Suite à un accident qui a coûté la vie à son mari, le Dr. Marianne Winter (Thekla Reuten) décide de quitter les Etats-Unis pour se refaire une vie à Aberdeen en Ecosse. Elle y rejoint un institut qui s’occupe d’enfants. Parmi eux, Manny (Elijah Wolf), un jeune garçon qui s’exprime à travers des dessins violents qui selon lui annoncent l’avenir. Le Dr Winter devient obsédé par le jeune garçon quand les faits annoncés par Manny se réalisent, impactant sa vie personnelle. Elle a alors l’impression de devenir sa marionnette.
Si « Marionnette » fonctionne bien en tant que thriller paranoïaque, notamment grâce à une prestation convaincante des acteurs principaux, le dernier tiers où on nous propose une version alternative de la réalité peut laisser perplexe, surtout que la fin n’est pas assez ouverte, donnant l’impression qu’on veut imposer une lecture de l’histoire au spectateur, alors que l’histoire aurait pu bénéficier du fait qu’on fasse un peu plus confiance au jugement du spectateur et qu’on garde un peu de mystère, notamment sur la part fantastique de l’histoire.
Mais ne boudons pas notre plaisir, et pour un petit film indépendant, « Marionette » réussit à porter son récit ambitieux (sans avoir besoin d’un budget à la Nolan). C’est aussi un plaisir de retrouver, même dans de seconds rôles, de grands acteurs écossais de la trempe de Bill Paterson et Peter Mullan. Le réalisateur Elbert van Strien a beau ne pas être écossais, ça ne l’empêche pas de faire bien ressortir le côté dramatique des paysages pour renforcer l’atmosphère de son film.
En France, alors que j’écris ces lignes (septembre 2025), « Marionnette » est disponible en location/achat sur plusieurs plateformes de VOD (PremiereMax, CanalVOD,…).

