Un casting impressionnant au service d’un script qui suit le destin amoureux d’une jeune femme blessée par les mensonges de son père et des hommes qu’elle va croiser.

Male of the species

Male of the species (1969)

Réalisé par Charles Jarrrott et Anthony Page

Ecrit par Alun Owen

Avec Anna Calder-Marshall, Paul Scofield, Michael Caine, Sean Connery, Laurence Olivier,…

Produit par Cecil Clarke pour ATV Network

Diffusé en janvier 1969 sur ITV

75 mn

UK

Le Gallois Alun Owen est un scénariste renommé qui a été très actif dans les années 60 et 70. Lors de l’une de ses rares incursions au cinéma , il a signé le script de « Hard day’s night », le film de Richard Lester sur les Beatles. Il a également signé « The Criminal » (1960) pour Joseph Losey. Mais il a été surtout actif à la télévision où avec quelques autres de ses pairs (Alan Bennett, Dennis Potter,..), il a incarné l’âge d’or de la fiction télé britannique.

« Male of the species » est une production en trois actes, ambitieuse et au casting impressionnant. Malheureusement aucune des quatre stars masculines présentes au casting ne se rencontre à l’écran. Le lien entre les trois épisodes est fait par une introduction de Laurence Olivier. Au fil de ces trois courts actes (environ 20 mn chacun), on suit la relation d’une jeune femme (Mary McNeil) avec trois hommes qui vont marquer sa vie (son père et deux prétendants).

Dans le premier acte, alors qu’elle approche de l’âge adulte, Mary ne supporte plus les mensonges éhontés de son père (interprété par Sean Connery), séducteur, macho de première et père peu affectueux, qui a été jusqu’à lui mentir sur sa propre mère qu’elle n’a jamais connu. Comme on peut s’y attendre, cette relation compliquée avec le premier homme de sa vie aura une répercussion directe sur sa vie de femme qui va être analysée à travers deux relations amoureuses.

Nous rencontrons tout d’abord Cornélius (Michael Caine), jeune joli cœur qui rend souvent service à l’un de ses amis pour se débarrasser de jeunes femmes qui deviennent trop encombrantes. Mais Mary va lui tendre un piège pour venger les jeunes femmes dont il s’est moqué. Quelque temps plus tard, elle rencontre un avocat important (Paul Scofield) âgé de la cinquantaine, maître en éloquence. Même si celui-ci la met mal à l’aise, elle se laisse embrigadé par ses belles paroles.

Le téléfilm d’Owen est un chouïa démonstratif (et je ne suis pas convaincu que les introductions de Laurence Olivier soient très utiles), mais outre la qualité de l’interprétation, il faut bien avouer qu’Owen fait mouche avec sa démonstration sur la relation entre les sexes, et les dégâts que peuvent engendrer nos propres parents dans nos relations futures avec le sexe opposé. Bien qu’apparemment vaccinée des mensonges, Mary sera finalement victime de son besoin d’amour et, face à deux prétendants, tombera dans les bras du pire d’entre eux (mais le plus proche de son père).

A noter que pour les USA, où les trois actes ont été mis côte à côte pour former un téléfilm de 75 mn environ, une scène supplémentaire proposait une conclusion différente, un peu moins dure pour la pauvre Mary. Dans cette courte scène, on voit Mary croiser à nouveau Cornélius et accepter de recommencer leur relation sur de meilleures bases (cette version n’existe plus en vidéo – mais on peut la découvrir dans les scripts inclus sur le DVD).

Comme souvent dans les téléfilms britanniques de cette époque, les dialogues et les acteurs sont plus mémorables que la réalisation, peu aidée par une production express (6 jours en tout pour les trois actes, répétitions comprises) et un tournage effectué 100% en studio et en vidéo (PAL + NTSC) qui donne des images d’une qualité toute relative.

[xrr rating=7/10]

DVD Network. Audio en anglais. Aucun sous-titre. Scripts en PDF.