Un one man show et un exercice de style assez impressionnant. Très belle performance de Tom Hardy mais le film aurait bénéficié d’une plus grande finesse psychologique

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Locke (2013)

Ecrit et réalisé par Steven Knight

Avec Tom Hardy, Olivia Colman, Ruth Wilson,…

Directeur de la photographie : Haris Zambarloukos

Produit par Guy Heeleyn et Paul Webster

Drame

85 mn

UK

Ivan Locke (Tom Hardy) est un directeur de chantier, marié et père de deux enfants. Alors que sa rencontre d’un soir est sur le point d’accoucher, il décide de prendre ses responsabilités et de se rendre à l’hôpital. Pendant le trajet, il téléphone à son employeur et sa femme pour leur faire part de sa situation et de sa décision.

« Locke » est un exercice de style audacieux. Pendant 85 mn, le temps qu’il faut pour Ivan Locke, pour se rendre à l’hôpital où sa rencontre d’un soir va accoucher, on va rester avec lui dans la voiture, à suivre ses conversations avec les différentes personnes de son entourage, sans jamais les voir. Apparemment le parti pris est anti-cinématographique au possible.

Et pourtant… « Locke » est plutôt réussi. Grâce aux dialogues bien écrits par Steven Knight et l’enjeu moral et personnel autour du personnage. Locke est obsédé par son métier, par le béton. Quelque chose de solide. Le contraire de son père, personnage faible lâche et pathétique qu’il a rencontré pour la première fois… à 23 ans. On comprend alors que, face à une situation similaire, il prenne la décision contraire de son père, celle d’assumer. Au risque de foutre en l’air sa vie professionnelle et personnelle.

Le cheminement psychologique de Locke est un peu trop évident, unilatéral, tout comme les réactions de ses interlocuteurs trop prévisibles, mais grâce à la composition mémorable de Tom Hardy, le personnage de Locke reste crédible.

Le scénariste Stephen Knight qui fait ici ses premiers pas à la réalisation (avec « Crazy Joe » sorti la même année). Il en a un peu trop fait en 2013-2014. Et encore une fois ça se sent. Un peu de recul et un peu plus de subtilité psychologique aurait fait du bien au film.

Visuellement, le film s’appuie beaucoup (trop ?) sur les jeux de lumières notamment avec les phares de voitures (l’action se déroulant la nuit). Ça lui donne une plastique assez sympathique mais forcément assez limitée.

DVD/Blu-ray Metropolitan Vidéo. Version originale sous-titrée en français et version française