Un thriller horrifique efficace où un chimpanzé psychopathe sème la terreur au fin fond de l’Ecosse !

Link (1986)

Réalisé par Richard Franklin

Ecrit par Everett De Roche

Avec Elisabeth Shue, Terence Stamp, Steven Finch, Kevin Lloyd,…

Direction de la photographie : Mike Molloy / Production design : Norman Garwood / Montage : Andrew London et Derek Trigg / Musique : Jerry Goldsmith

Produit par Richard Franklin pour Thorn EMI Screen Entertainment

Thriller / Horreur

UK

Dans « Link », une jeune étudiante américaine Jane (Elisabeth Sue) se porte volontaire pour assister un professeur de son université,  le zoologiste Dr. Steven Phillip (Terence Stamp), un spécialiste des chimpanzés. Dans sa maison perdue en Ecosse, il étudie le comportement de trois singes, un vieux mâle, récupérée dans un cirque Link, une femelle adulte Voodoo et un jeune en phase d’apprentissage, Imp.

Le Dr Philip souhaite se débarrasser des deux singes les plus âgés qui ne lui servent plus à rien. Mais Link ne semble pas du même avis. Jane d’abord choquée par la dureté de Phillip envers ses chimpanzés va rapidement éprouver un certain malaise en la présence de Link. Quand le docteur part sans la prévenir, la voici qui se retrouve seuls avec les chimpanzés…

Primé au festival Avoriaz en 1986, où il décroche le prix du jury, « Link » est un thriller horrifique efficace.  C’est l’équivalent pour les chimpanzés des « Dents de la mer » pour les requins et de « Les Oiseaux » pour les trucs à plume, ou encore de « Baxter » pour les Bull Terriers. Il n’est pas garanti qu’après le visionnage de « Link » vous arriviez à tenir le regard de l’un de nos cousins éloignés pendant votre prochaine visite au zoo.

Link, incarné en fait par un orang-outan prénommé Locke, au physique impressionnant, joue parfaitement son rôle de singe psychopathe ! Le réalisateur australien Richard Franklin qui sortait de « Psycho II » (1983) mais avait aussi signé quelques petits classiques du thriller comme « Patrick » (1978) et « Road Games » (1981), se retrouve ici dans un genre avec lequel il est parfaitement à l’aise.

L’idée du film serait issue d’un article pour le National Geographic de l’anthropologue anglaise Jane Goodall sur la violence chez les chimpanzés. Le scénario est signé de l’américain Everett De Roche, qui avait déjà écrit « Patrick » pour Franklin et à qui on doit également « Razorback » pour Russell Mulcahy (autre film d’animal prédateur avec un sanglier sauvage cette fois-ci).

Le lieu principal du film, un manoir écossais isolé situé au bord d’une falaise et perdu dans les landes où errent des chiens sauvages dangereux, est le parfait exemple d’un milieu inhospitalier où la nature et les animaux semblent s’être liés contre l’homme. Rajoutez un chimpanzé serial killer et vous aurez une formule assez anxiogène !

Si le discours sous-entendu sur la différence entre l’animal et l’homme, le concept de civilisation, cette dernière tombant en ruine face à la violence (ici incarnée par un animal mais qui pourrait être aussi bien un homme) semble finalement accessoire, le film marche très bien dans son rôle de thriller horrifique.

« Link » est sorti en France en blu-ray/4K chez l’éditeur indépendant Le Chat qui Fume en 2021, mais n’est plus à ce jour disponible, sauf à des prix prohibitifs en occasion.