Un thriller SF ambitieux et malin malgré un budget « extrêmement bas » et quelques choix maladroits. Sur une planète couverte d’un brouillard épais, personne ne vous verra crier !
Light (2024)
Ecrit et réalisé par Matt Woollard
Avec Christine Ann-Roche, Gia Lily,…
Direction de la photographie : Jonathan Nicol / Montage : Matt Woollard / Musique : D.A. Rinaldi
Produit par David A. Bradley, Maria Carras et Matt Woollard pour Outatime Productions
Science-fiction / Thriller / Horreur
93mn
UK
Il est toujours fascinant de constater jusqu’où peuvent aller des cinéastes indépendants britanniques pour réaliser des films autoproduits, avec « budget extrêmement bas » et sans aucune aide extérieure. Pour son premier long métrage, Matt Woollard (par ailleurs co-dirigeant d’une firme de PR spécialisée dans le cinéma) tourne un film de SF qui se déroule sur une planète hostile dans un espace de location de bureaux et d’entrepôts situés à Croydon ! Armé d’une caméra Red Dragon et d’un smartphone Google Pixel 3a, Woollard fait participer sa famille et prend plusieurs prénoms pour donner l’impression qu’il a une vraie équipe (Matt, MK ou Matthew).
Le scénario a bien entendu été développé en tenant compte de l’absence de budget. Pas question de faire un space opera. Par contre un thriller horrifique claustrophobe qui se déroule sur une planète à l’atmosphère brumeuse où on ne voit pas à plus d’un mètre devant soit, ça peut le faire ! Le scénario du film tourne autour de deux femmes dont les capsules se sont écrasées sur une planète hostile. L’une cherche son fils, l’autre son père. Sans autre choix, même si leurs intérêts divergent, elles vont devoir s’allier pour survivre. Au moins en apparence.
Le scénario est relativement simple mais plutôt bien fichu dans un style SF très sombre. Les deux actrices principales (et pratiquement les seules personnes que vous verrez à l’écran) se débrouillent plutôt pas mal. Au fil des dialogues, parfois abscons, on finit par comprendre plus ou moins le contexte. Le brouillard persistant a pour avantage de cacher efficacement le peu de moyens, mais pour désavantage de rendre l’action difficilement lisible (et on n’est pas aidé par des choix d’angles de caméra pas toujours bien choisis).
Alors évidemment on ne va pas juger « Light » de la même façon qu’une production hollywoodienne. Malgré ses défauts (une caméra qui semble presqu’aussi perdue que le spectateur et un habillage sonore trop présent), il y a de bonnes idées et le résultat est suffisamment efficace pour qu’on salue une production qui a le mérite de l’audace. Pas sûr que ça suffise pour une très grande majorité des spectateurs, mais pour les plus curieux c’est une bonne pioche.
Sortie en streaming au UK et aux USA le 1er avril 2024.