Deux excellents jeunes acteurs transcendent ce drame horrifique et mélancolique où le vampirisme est une métaphore du passage à l’âge adulte. 

Let Me In (2010)

(Laisse-moi entrer)

Réalisé par Matt Reeves

Ecrit par Matt Reeves d’après John Ajvide Lindqvist

Avec Kodi Smit-McPhee, Chloë Grace Moretz, Richard Jenkins,…

Direction de la photographie : Greig Fraser / Production design : Ford Wheeler / Montage : Stan Salfas / Musique : Michael Giacchino

Produit par Tobin Armbrust, Alexander Yves Brunner, Guy East, Carl Molinder, John Nordling et Simon Oakes pour Overture Films, Exclusive Media Group et Hammer Films

Horreur / Drame

116mn

UK / USA

Owen (Kodi Smit-McPhee), un jeune canadien de dix ans, vit seul avec sa mère. Petit garçon frêle aux grands yeux, Owen est souvent pris pour cible par une petite brute de sa classe. Solitaire, souvent laissé à lui-même quand sa mère travaille, il est intrigué par l’arrivée d’une nouvelle voisine à priori de son âge, Abby (Chloë Grace Moretz) qui vit avec son père. Il est rapidement intrigué par la jeune fille au regard triste et qui se promène pieds nus dans la neige.

Après une web série « Beyond the Rave » (2008), « Let Me In » est le deuxième film co-produit par les légendaires studios Hammer depuis leur résurrection au début des années 2000. Porté par le réalisateur new yorkais Matt Reeves (qui avait signé deux ans plus tôt le film de monstre « Colverfied » et qui travaille actuellement sur le nouveau Batman), « Let Me In » est en fait un remake d’un film suédois « Let the Right One In » (2008).

L’originalité de « Let Me In » est de proposer un film de vampires avec des enfants mais réservé à un public adulte. Owen est un jeune garçon frêle victime de harcèlement qui s’enferme dans l’isolement. Vivant seule avec une mère qui travaille, il est souvent laissé seul. Le sentiment de solitude va rapidement l’amener à se rapprocher d’Abby qui en plus d’être nouvelle et de n’avoir pas d’amis, ne va pas à l’école. Mais Owen surprend des disputes dans l’appartement voisin, et les disparitions suspectes s’accumulent en ville. Ce n’est qu’une question de temps pour qu’Owen réalise qu’Abby n’est pas une jeune fille de son âge…

Comme le film s’ouvre sur la fin, pour ensuite revenir en arrière quand Abby s’installe en ville, et que l’on suit la quête du « père » d’Abby pour chercher et lui ramener du sang frais, nous nous doutons qu’Abby est un vampire. Si l’amitié et la douceur d’Abby semblent sincères, elle adopte un comportement bestial et violent quand elle a besoin de sang. On a ainsi quelques scènes violentes – pas seulement à cause d’Abby d’ailleurs car Owen subit une violence physique et psychologique de la part de son tourmenteur. Mais dans l’ensemble, « Let Me In » est plutôt un drame psychologique sur l’enfance, et que le vampirisme peut être vue comme une métaphore du passage à la vie adulte (au niveau physiologique et psychologique).

Les deux jeunes acteurs sont excellents et ont alors déjà une solide expérience du cinéma, que ce soit le jeune australien Kodi Smit-McPhee (déjà vu deux ans auparavant dans « The Road ») ou l’américaine Chloë Grace Moretz (Room 6, 500 Days of Summer,..) et qui tourne la même année dans « Kick-Ass » aux côtés de Nicolas Cage.

L’ambiance est bien travaillée par le réalisateur Matt Reeves, qui à part de rares moments d’explosion de violence, construit une ambiance mélancolique autour de ses deux personnages principaux abimés.

Blu-ray / DVD FR. Studio Metropolitan Vidéo (2011). Version originale sous-titrée en français et version française