Review of: The Young Lady
Drame / Crime:
William Oldroyd et Alice Birch

Reviewed by:
Rating:
4
On 13 novembre 2022
Last modified:13 novembre 2022

Summary:

Que se passe-t-il quand une jeune femme mariée contre son gré décide de recouvrer sa liberté, quitte à devenir un monstre ? Un film fort et dur porté par une révélation, Florence Pugh 

Que se passe-t-il quand une jeune femme mariée contre son gré décide de recouvrer sa liberté, quitte à devenir un monstre ? Un film fort et dur porté par une révélation, Florence Pugh 

Lady Macbeth (2016)

(The Young Lady)

Réalisé par William Oldroyd

Ecrit par Alice Birch d’après le roman de Nikolai Leskov

Avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton, Naomi Ackie,…

Directrice de la photographie : Ari Wegner / Production design : Jacqueline Abrahams / Montage : Nick Emerson / Musique : Dan Jones

Produit par Fodhla Cronin O’Reilly pour Sixty-Six Pictures, BBC Films, British Film Institute (BFI), Creative England,Nine Daughters,…

Drame / Crime

89mn

UK

Milieu du XIXe siècle en Angleterre. Katherine (Florence Pugh) a été achetée, avec quelques terres, par un riche bourgeois pour la marier à son fils Alexander (Paul Hilton). Mais ce dernier la rejète et Katherine profite de l’absence de son mari et de son beau père pour avoir une aventure avec le palefrenier Sebastian (Cosmo Jarvis). Mais quand son beau père revient, ça se passe très mal, et Katherine décide de gagner sa liberté, quelque en soit le prix.

L’histoire de « Lady Macbeth » est tiré d’un court roman de « Lady Macbeth du district de Mtsensk » (1965) de l’écrivain russe Nikolaï Leskov. Histoire portée en opéra par Dmitri Chostakovitch en 1934. C’est la dramaturge Alice Birch qui a proposé à William Oldroyd, qui vient également du théâtre et avait signer quelques courts métrages, d’adapter ce roman à l’écran.

Sachant qu’en outre le film se déroule en un seul lieu, un chateau isolé du nord de l’Angleterre, avec une dizaine de personnages, on aurait pu se retrouver avec un exercice très théâtral. Encore alourdi par le poids des décors et des costumes.

Pourtant William Oldroyd réussit un film très cinématographique, sans gras, où les images parlent autant que les mots, et où le centre de l’histoire reste fermement sur le personnage principal, une jeune femme innocente qui, mal traitée, décide de conquérir sa liberté même si elle doit pour cela devenir un monstre.

Florence Plugh qui a l’époque n’avait que quelques apparitions à son actif, transcende le rôle et lui donne sa force énigmatique, sans jamais en faire trop. Une prestation remarquée qui a lancé sa carrière des deux côtés de l’Atlantique (Midsommer, Little Women, Malevolent, Black Widow,…).

« Lady Macbeth » (rebaptisé étrangement « The Young Lady » en France !) arrive à surprendre et malgré sa position apparemment déséquilibrée entre drame historique sur les moeurs victoriennes, film criminel, romance et thriller, s’avère être un film d’une parfaite cohésion. Et à nous faire rentrer dans la tête de son personnage central qui malgré les monstruosités qu’elle commet, reste vraisemblable et humaine. Et c’est pas un moindre exploit !

Petit film indépendant avec un budget de 500.000 euros, « Lady Macbeth » réussira grâce à ses talents conjugués à marquer les critiques et le public.

En France, après un passage dans les salles en avril 2017, le film est sorti seulement en DVD à l’heure ou j’écris ces lignes. C’est dommage même si l’éditeur a pensé à ajouter le court roman de Nikolaï Leskov et que les bonus comprennent notamment une interview intéressante du réalisateur.

DVD FR. Studio KMBO (2019). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : le roman de Nikolaï Leskov, interviews et making of