Review of: K-bab

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On 30 novembre 2021
Last modified:24 décembre 2021

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Un immigré bien intégré se transforme en Sweeney Todd du kebab et en justicier des nuits de débauche suite à la mort de son père. Un drame horrifique original et réussi

Un immigré bien intégré se transforme en Sweeney Todd du kebab et en justicier des nuits de débauche suite à la mort de son père. Un drame horrifique original et réussi

K-Shop (2016)

Ecrit et réalisé par Dan Pringle

Avec Ziad Abaza, Kristin Atherton, Scot Williams, Ewen MacIntosh,…

Direction de la photographie : Chris Fergusson / Production design : Andrew Soakell / Direction artistique : John Jefferies / Montage : Dan Pringle / Musique : Nina Humphreys

Produit par Adam J. Merrifield pour White Lantern Film

Thriller / Horreur

118mn

UK

Salah (Ziad Abaza), doctorant en sciences politiques, est au chevet de son père d’origine libanaise qui tient un kebab à Bournemouth. Il reste pour l’aider, mais peu de temps après, son père se fait agresser et meurt. Salah tient le kebab en attendant de soumettre sa thèse, mais un soir, il se bat avec un client et le tue accidentellement. Ne sachant pas comment se débarrasser du corps, il décide l’utiliser en viande à kebab !

A Bournemouth, les week-end sont assez sauvages, les jeunes viennent y faire la fête et se saoûler jusqu’à ne plus tenir debout. D’ailleurs même l’église locale est rachetée par Jason (Scot Williams) un gagnant de « Big Brother » pour en faire un club.

De fils d’immigré model parfaitement intégré, Salah va perdre la tête suite à la mort de son père et à un accident malencontreux. Finies les remarques racistes, les vols et les tables renversées. Salah en a marre et va écumer les rues en justicier des nuits de débauche et en Sweeney Todd de la côte du Devon !

Sa rencontre avec une autre fille d’immigrée, Sarah (Kristin Atherton) qui gère un hôtel, va-t-il l’amener à se remettre en question ? Et n’est-il pas risqué de prendre un petit jeune, Malik (Reece Noi) pour l’aider les week-ends quand on est un serial killer ? Mais Salah est obsédé par sa haine et décide qu’il veut avoir la peau de Jason, la star de la télé réalité, qui est pour lui le modèle des décérébrés qui réussissent. Mais ne va-t-il pas trop loin ?

Avec « K-bab », le scénariste et réalisateur Dan Pringle signait un premier long métrage ambitieux avec un drame horrifique qui s’attaque à un problème de civilisation chez les occidentaux : la relation à l’alcool, défouloir ultime qui débouche sur des excès de violence. Les soirs de week-end, Bournemouth, ville côtière très appréciée des fêtards, se transforme en véritable bar ouvert et tous les excès sont permis.

Travaillant lui-même dans des bureaux situés dans une rue passante de Bournemouth, Dan Pringle a voulu faire un film qui témoigne de cette ambiance festive qui vire au délétère. Pour le coup, c’est réussi (beaucoup de scènes dans les rues ont été tournées à la sauvette).

Cette idée de Sweeney Todd du kebab aurait pu virer vers la comédie, mais Dan Pringle et son acteur principal (Ziad Abaza excellent !) arrivent à rendre poignant ce jeune homme qui prit dans la folie qui l’entoure, sobre parmi les alcooliques, finit également par perdre pied, de la manière la plus macabre qui soit.

« K-bab » a fait le tour des festivals du monde entier et a remporté plusieurs prix dont celui du meilleur film d’horreur au London Independent Film Festival et le Mélies d’argent au Lund International Fantastic Film Festival.