« Jubliee » de Derek Jarman serait le premier film punk officiel. Malgré la polémique qu’il a déclenché à sa sortie au sein du mouvement..

"jubilee" film punk de Derek Jarman

Jubilee (1977)

Réalisé par Derek Jarman

Ecrit par Derek Jarman

Avec Jenny Runacre, Nell Campbell, Toyah Willcox, Ian Charleston,…

Directeur de la photographie : Peter Middleton / Production design : Mordecai Schreiber / Montage : Nick Barnard / Musique : Brian Eno

Production Megalovision, Whaley-Malin Productions

Durée 100 mn

UK

La Reine Elizabeth Ire se voit offrir un voyage dans le futur par un ange aux yeux noirs. Elle voit ainsi l’avenir de la Grande Bretagne : violence, chômage, jeunesse désoeuvrée, paysages urbains en ruine, ultra-violence pratiquée notamment par la police, et des îlots de richesse dominés par un mogol des médias et de l’industrie du disque qui fait étrangement pensé à un Karl Lagarfeld chauve.

« Jubliee » serait le premier film punk officiel. Malgré la polémique qu’il a déclenché à sa sortie au sein du mouvement (Vivien Westwood s’étant violemment opposée à l’image du mouvement punk donné par le film et la trop grande place donnée à l’homosexualité – un thème récurrent chez le réalisateur Derek Jarman), « Jubilee » a gagné un statut culte avec les années. « Jubilee » reste le film punk par excellence.

Dans une histoire forcément sans queue ni tête, on a quand même droit à quelques bouts de dialogue réjouissants d’auto-dérision, et de « jolis » intermèdes musicaux avec une bande son faisant appel à Brian Eno, Chelsea, Wayne County and Electric Chairs, Siouxie and the Banshees, Suzzi Pinns ou encore Toyah Willcox (qui tient également l’un des rôles principaux du film).

« Jubilee » est marqué par une vision glauque et mortifère de la société contemporaine. Forcément daté, il se regarde aujourd’hui avant tout comme un témoignage de son époque.

Le réalisateur Derek Jarman est un iconoclaste du cinéma britannique qui a commencé sa carrière cinématographique en s’occupant des décors de « The Devils » de Ken Russell (1970). A bonne école donc, il signe un premier long « Sebastian » (1976) en latin et qui a pour réputation d’être le premier film britannique a montrer une image positive de l’homosexualité, et une adaptation peu conventionnelle de la « Tempête » de Shakespeare. Il a également signé « Caravaggio » (1986), un biopic du peintre italien du 17e siècle (première production cinéma signée par la chaine de télévision Channel 4) ou encore « War Requiem » (1989), film sans dialogues, basé sur la messe composée par Benjamin Britten. Ces deux derniers films étant particulièrement remarquables par leur esthétique très léchée. A des années lumière de la punk attitude?

DVD zone 2 FR. Edition FR. Studio Malavida. Audio anglais sous-titrée en français.