Un film avec des gangsters, des zombies, des flingues et une tronçonneuse… Chouette ?
Gangsters, Guns and Zombies (2012)
Réalisé par Matt Mitchell
Ecrit par Matt et Talyesin Mitchell
Avec Vincent Jerome, Huggy Leaver, Cassandra Orhan, Jennie Lathan,…
Produit par Clare Pearce et Mark Evans
88 mn
Horreur
UK
Des gangsters partent vers leur planque après un braquage presque réussi. Presque parce que l’un d’entre eux est en train d’agoniser à l’arrière du van, après s’être fait tiré dessus par un policier. Mais autour d’eux, la population a d’autres soucis. Il semble bien que les gens se zombifient à grande vitesse.
Depuis le succès de « Lock, Stock and Two Smoking Barrels » (« Arnaques, crimes et botanique », 1998) de Guy Ritchie et « 28 days later » (28 jours plus tard, 2002) de Danny Boyle ou encore « Shaun of the dead » (2004) d’Edgar Wright, les films de gangster et de zombie pullulent en Grande Bretagne. Le film de genre ne s’y est jamais bien aussi porté depuis l’âge d’or de la Hammer.
Matt Mitchell a eu l’idée de « Gangster, guns and zombies » justement en entendant quelqu’un se féliciter d’avoir enfin vu un film où il n’y avait ni zombies, ni gangsters, ni flingues.
On pourrait donc penser qu’avec ce film on va en avoir pour son argent en matière de morts vivants repoussants, de violence déglinguée… mais en fait non. « Gangsters, guns and zombies » donne l’impression d’un film tourné entre potes, vite fait mal fait, pour une poignée de livres sterling. Pour la grande majorité des intervenants (producteur et réalisateur-scénariste notamment) il s’agit de leur premier contact avec le cinéma. Notez que je n’ai rien contre les premières fois, mais là le problème c’est que ça se voit sur l’écran tant le film regorge de maladresses.
La première partie du film (la fuite dans le van) est largement constituée de dialogues ineptes entre nos braqueurs mis en image par une réalisation hachée, copié collé hasardeux du premier film de Guy Ritchie. Avec quelques scènes où des zombies (entendez par là des acteurs avec un peu de sang sur le visage) se jettent sur d’autres acteurs qui n’ont pas de sang sur eux (et qui ne sont donc pas des zombies). La deuxième partie du film est un peu moins stylisée à la Ritchie, sans que l’on puisse si c’est mieux ou pire.
Le réalisateur-scénariste essaie de mettre en avant des personnages bien définis pour donner un peu de corps à son film, mais les dialogues sont mal écrits, et le seul personnage qui s’en sort vraiment est celui de la grand-mère irascible sur laquelle vont tomber nos héros au milieu du film.
Que dire du scénario ? Il est quasi-inexistant (nos « gangsters » fuient vers une première planque, puis une hypothétique seconde planque, et enfin vers la mer). Et nous donne même notre lot de scènes improbables : par exemple nos héros se font un feu de bois et dorment en plein air sans aucun abri à proximité.
Le film essaie souvent d’être drôle (manquerait plus qu’il se prenne au sérieux) mais ne l’est pas vraiment, parce qu’une scène humoristique, même des plus simples, requiert un minimum de mise en scène pour faire son effet.
Je ne jugerais pas les performances des acteurs, ayant vu le film en VF, mais si vous voulez quand même tentez votre chance avec ce film, je ne peux que conseiller de le regarder en vostf, ce sera sûrement moins horrible.
Notez que le film a ses supporters (notamment le critique anglais MJ Simpson spécialisé dans le cinéma de genre) donc tout n’est peut être pas à jeter. A vous de juger si vous voulez tenter l’expérience.
DVD et blu-ray FR Emylia. Version originale sous titrée en français et version française