Road movie excentrique et émouvant le long des côtes britanniques. Un documentaire profondément humain
Gallivant (1997)
Réalisé par Andrew Kötting
Avec Andrew Kötting, Eden Kötting, Gladys Morris
Produit par Ben Woolford
Documentaire
100 mn
UK
Andrew Kötting décide de se lancer dans un voyage le long des côtes britanniques en compagnie de sa grand mère de 85 ans et de sa fille Eden qui souffre du syndrome de Joubert.
« Gallivant », sorti sur les écrans en 1997, était le premier long d’Andrew Kötting, qui jusque là avait réalisé des courts où il exploitait avec humour et un sens de l’absurde certain la réalité qui l’entourait. On retrouve dans son premier long son style formel déglingué, son amour du jeu aussi bien dans le travail du son que des images. Il y a un coté expérimental et surréaliste dans le travail de Kötting qui peut déboussoler, mais ce qui est le plus important dans « Gallivant » c’est l’humanité qui transpire de chaque pore du film.
« Gallivant » est tout d’abord un road movie de Kötting avec deux de ses proches, et dont l’histoire personnelle ne laisse pas présager des heures de fou rire : sa grand mère Gladys âgée de 85 ans et qui vient juste de perdre son mari, et Eden sa fille de 7 ans, atteinte de la maladie de Joubert qui fait d’elle une handicapée moteur à l’espérance de vie très limitée. Du lourd me direz-vous ? Non pas avec Kötting. Avec ce voyage, il compte bien que Gladys et Eden apprennent à mieux se connaitre et qu’ils passent tous un très bon moment.
Kötting est un pitre humaniste et il a le contact facile. Du coup dans « Gallivant » nous apprenons à la fois à mieux connaitre Eden et Gladys, deux très beaux personnages, mais aussi nous rencontrons un sacré lot d’excentriques sur la route : du fier propriétaire des plus belles chiottes d’Écosse aux adeptes de la danse des épées en passant par les lollipop ladies.
De son propre aveu, Kötting a passé beaucoup de temps a monter son film, étant rentré de ses deux mois de voyage avec pas moins de 24 heures d’images et une semaine de sons, il avait (trop) l’embarras du choix !
« Gallivant » fait le même effet que la côte sauvage que Kötting filme si bien : un sacré coup de vent dans la tronche. C’est émouvant, c’est drôle et ça nous touche au plus profond de nous même.
« Gallivant » est disponible en version originale sous titrée en français dans le coffret « Andrew Kotting » édité par E.D. Distribution.