Cette production anglo américaine est sûrement l’un des OFNIs les plus marquants du début des années 80. Si vous aimez le kitsch, vous serez servis.
Flash Gordon (1980)
Réalisé par Mike Hodges
Ecrit par Lorenzo Semple Jr, Michael Allin d’après les personnages d’Alex Raymon
Avec Sam J. Jones, Melody Anderson,Max Von Sydow, Ornella Mutti, Timothy Dalton, Topol, John Osborne
Directeur de la photographie : Gilbert Taylor / Direction artistique : John Graysmark / Musique : Howard Blake et Queen / Montage : Malcolm Cooke
Production Dino De Laurentiis
Durée 111 mn
Science Fiction / Comédie
UK/USA
Dans l’avion qui le ramène de ses vacances, la star de football américain Flash Gordon (Sam J Jones) fait la connaissance de la journaliste Dale Arden (Melody Anderson). Mais ils n’ont guère le temps de faire connaissance. Alors que les conditions météorologiques subissent des changements très étranges, les pilotes de l’avion disparaissent soudainement et Flash Gordon doit mettre en pratique ses faibles notions de pilotage. Ils vont finalement s’écraser dans le jardin du Docteur Zarkov (Topol), un scientifique renvoyé de la NASA pour avoir prédit que la lune viendra s’écraser sur la Terre. Il est convaincu que les changements météorologiques lui donnent raison, et force Flash et Dale à monter à bord de sa fusée pour aller vérifier sur place ce qui se passe! En fait, la fusée sera récupérée par les hommes de l’Empereur Ming (Max Von Sydow). Ce denier est en fait responsable de la situation et est bien décidé à détruire la Terre. Il veut donc de se débarrasser des intrus tout en gardant Dale pour sa cour personnelle. Mais son intrigante de fille la Princesse Aura (Ornella Muti) est bien décidée à mettre Flash dans son lit et s’oppose à son exécution.
Flaasssh! Aahhh!
Evidemment, si vous vous attendez à un film de science fiction genre Star Wars, vous serez déçus. Non que le scénario soit plus léger que le premier Star Wars, mais ici c’est le second degré qui prédomine. D’ailleurs c’est à demander si le film n’est pas plutôt un clin d’oeil au déjanté « The Rocky Horror Picture Show » (1975) qu’à « Star Wars » (1977). A moins que le film n’ait voulu capitaliser sur le succès des deux films mythiques.
Cette production anglo américaine est sûrement l’un des OVNIs les plus marquants du début des années 80. Si vous aimez le kitsch, les dialogues et situations ineptes, les décors carton pâte, les costumes fluos, les effets spéciaux à peine meilleurs que ceux d’une série télé SF de l’époque, vous serez servis.
En plus il y a d’innombrables sous entendus et clins d’oeil sexuels (A peine débarqués chez Ming, on comprend vite que Dale et Flash risquent bien de finir en sex toys vivants)! Pour le côté sexy désuet, on retrouve évidemment le héros Sam J. Jones (grand blond en juste corps des plus seyants mais qui se retrouve également dans une tenue minimaliste – en caleçon de cuir- dans une scène inoubliable du film!), Ornella Muti attachée qui se fait fouetter en combinaison moulante (miam!), les beaux Sam P. Jones et Timothy Dalton (eh oui le futur James Bond ici dans le rôle d’un bellâtre ersatz d’Errol Flynn) qui se battent en duel avec de longs fouets, deux jolies femmes qui se crêpent le chignon avant de se faire un câlin. Il y en a donc pour tous les goûts!
L’humour potache est omniprésent. Ainsi dans la scène où ils arrivent dans le palais de Ming, le professeur envoie une balle à Flash Gordon pour éveiller son instinct de quaterback et qu’il fonce dans les soldats qui tentent de le maitriser. Plus tard, quand le professeur est fait prisonnier, et qu’on tente de lui effacer son cerveau, il réussit à déjouer les plans de ses tortionnaires :
« Je récitais Shakespeare, les formules d’Einstein, le Talmud, les Beatles… Ca m’a blindé. Ils n’ont pas pu effacer ces choses. On ne peut pas battre l’esprit humain ».
Et quand Flash Gordon s’échappe, c’est forcément sur un scooter de l’espace (c’est beaucoup plus cool).
Un film à regarder donc au douzième degré pour profiter de tout le plaisir coupable qu’il peut procurer. A sa sortie le film a été un échec commercial prévisible tant le résultat est « particulier » et déroutant pour un public qui attendait des aventures spatiales probablement bien plus classiques.
A noter que le film est quand même signé Mike Hodges, le réalisateur de « Get Carter », chef d’oeuvre mythique du polar à l’anglaise, sombre et violent à souhait. Mais bon, il est quelque peu difficile de rapprocher les deux oeuvres! La production est quant à elle signée Dino De Laurentis (producteur italien qui a commencé sa carrière avec Carlo Ponti avant d’immigrer aux Etats Unis et de se spécialiser dans les grosses productions coûteuses et pas forcément de bon goût).
Au niveau des acteurs, on retiendra pour l’anecdote la présence bien sûr de Max Von Sydow (l’acteur d’Ingmar Bergman) dans le rôle du perfide Empereur Ming, mais aussi celles de l’acteur à moustache le plus célèbre d’Angleterre (Peter Wyngrade malheureusement ici masqué!) et de John Osborne (l’un des plus célèbres dramaturges britanniques d’après guerre, auteur notamment de la très célèbre pièce sociale des années 50 « Look back in anger »!).
Blu-ray et DVD Studio Canal (2010). Sous titres français. Egalement audio en français. Bonus : Commentaire audio de Mike Hodges dont 2 minutes d’introduction avant le film (VOST), Interview de Mike Hodges (31’35 » – VOST), Mires de réglages audio et vidéo