Un mélodrame classique mais réussi de Gainsborough où une jeune femme doit affronter un ennemi démoniaque (James Mason) et les drames de la vie pour s’en sortir
Fanny by Gaslight (1944)
(L’homme fatal)
Réalisé par Anthony Asquith
Ecrit par Doreen Montgomery d’après le roman de Michael Sadleir
Avec Phyllis Calvert, James Mason, Stewart Granger, Wilfrid Lawson, Jean Kent, John Laurie,…
Direction de la photographie : Arthur Crabtree / Direction artistique :John Bryan / Montage : R.E. Dearing / Musique : Cedric Mallabey
Produit par Edward Black pour Gainsborough Pictures
Drame / Romance
107mn
UK
Londres, 1880. Après dix années passées en pension, loin du domicile familial, afin de l’écarter du cabaret de mauvaise réputation tenu par son père, Fanny (Phyllis Calvert) revient chez elle. Mais le jour de son retour son père William (John Laurie) met à la porte un client violent, Lord Manderstoke (James Mason). Ce dernier se venge en jetant William sur les roues d’un carrosse.
Fanny est une jeune femme bien comme il faut mais qui a pour pêché d’être la fille d’un homme honnête et bon mais dont le commerce contrevenait à la morale. Au fil de ses aventures elle va rencontrer son vrai père mais aussi un homme qui veut l’épouser Harry (Stewart Granger). Mais va-t-elle s’en sortir ? Tous ses proches ont une fâcheuse tendance à mourir et surtout l’ombre de l’odieux Lord Manderstoke semble peser durablement sur sa vie.
L’histoire d’amour de Fanny et Harry s’affranchit des barrières sociales, la vraie parenté de Fanny restant cachée, et la mère et la soeur de Harry s’opposent avec véhémence à ce mariage qui briserait sans aucun doute sa carrière politique.
« Fanny by Gaslight » est un mélodrame classique Gainsborough Pictures qui alors enchainait les succès dans le genre. On retrouve ici les acteurs et actrices de l’écurie. James Mason y joue le méchant, et Stewart Granger le héros. Quant à Phyllis Calvert, elle joue l’héroïne, courageuse et droite. Les trois acteurs jouaient déjà ensemble dans le précédent grand succès de la Gainsborough « The Man in Grey » (1943).
La scénariste écossaise Doreen Montgomery signe l’adaptation d’un roman, comme elle l’avait fait préalablement pour Gainsborough pour « The Man in Grey ». Mais cette fois-ci la réalisation est assurée par un vétéran du cinéma britannique Anthony Asquith dont les premiers grands succès datent du muet : « Shooting Stars » et Underground » en 1928 ou encore « Escape from Darmoor » en 1930. En parlant, il avait préalablement signé la superbe romance « Pygmalion » (1938) et le très bon film de guerre navale « We Dive at Dawn » (1943).
Le résultat est un chouette mélodrame, conçu avec rigueur et qui bénéfice de personnages secondaires bien fichus qui enrichissent l’histoire. On est encore en guerre, donc le film est quasi entièrement tourné en studio, dont la dernière partie du film qui est censée se dérouler à Paris. Mais là encore le savoir faire de Gainsborough permet de relever le défit haut la main.
Comme pour tous les mélodrames de la Gainsborough, honteusement ignorés par les éditeurs français, il faudra se reporter sur ce qui existe ailleurs. Vous pouvez trouver « Fanny by Gaslight » dans le coffret ITV consacré à Stewart Granger et qui comprend 12 films, bénéficiant tous de sous-titres en anglais.
DVD UK. Studio ITV. Coffret « The Stewart Granger Collection. Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais.