Une comédie musicale enlevée et une amusante satire du show biz à la sauce britannique. Une excellente surprise avec Cliff Richard dans l’un de ses premiers rôles et un Laurence Harvey brillant !

Expresso Bongo (1959)

Réalisé par Val Guest

Ecrit par Wolf Mankowitz d’après la pièce de Wolf Mankowitz et Julian More

Avec Laurence Harvey, Sylvia Syms, Yolande Donlan, Cliff Richard, Meier Tzelniker, Ambrosine Phillpotts,…

Directeur de la photographie : John Wilcox / Montage : Bill Lenny / Direction artistique : Anthony Masters / Musique : Robert Farnon

Produit par Val Guest pour Val Guest Productions et Britannia Films

Comédie musicale / drame

111mn

UK

Johnny (Laurence Harvey) est un agent de seconde zone, arriviste, qui cherche à dénicher le nouveau talent. Quand il tombe sur Bert (Cliff Richards) il est bien décidé à en faire une star. Par n’importe quel moyen.

Johnny (Laurence Harvey) est un batteur quelconque qui aimerait bien se faire un peu d’oseille enfin. Et pour se faire, il n’y a qu’une solution qui lui vient à l’esprit : trouver la star de demain, la poule aux oeufs d’or. Mais pour l’instant, Johnny vit chichement dans Soho avec sa copine stip-teaseuse Maise King (la délicieuse Sylvia Syms). Quand il tombe sur Bert (Cliff Richards) qui affole les ados dans un petit pub de quartier en jouant du bongo et en chantant, il est persuadé d’avoir enfin trouvé le bon filon.

Il lui organise alors un concert dans un petit resto du coin et saute sur l’opportunité d’une équipe télé de la BBC qui fait un reportage sur la vie dissolue des jeunes. Dans la foulée il arrive à vendre son poulain à une maison de disques, Mayer (Meier Tzelniker). Afin de relancer une chanteuse sur le retour, Dixie Collins (Yolande Donlan) et de lancer Bert, rebaptisé Bongo Herbert, ce dernier participe au spectacle de Dixie. Quand cette dernière apprend que Johnny prend la moitié des revenus de Bert, elle décide déniaiser Bert et… de s’en servir pour sa propre carrière.

« Expresso Bong » est une satire du show business (on a vu plus subtile mais ça reste très amusant), avec des morceaux de comédie musicale et un rythme enlevé. Les réparties fusent, notamment grâce au personnage de Johnny (excellentissime Laurence Harvey). La réalisation de l’éclectique et parfois brillant Val Guest (il réalise la même année le très bon film de guerre « Yesterday’s Enemy » pour la Hammer !) est au diapason et c’est avec un grand plaisir qu’on suit les aventures de Johnny,  personnage pas très honnête et un brin misogyne mais finalement pas bien pire que les autres dès qu’il s’agit de business. Le film est adapté d’une comédie musicale à succès du west end sortie l’année auparavant, avec Paul Scofield dans le rôle tenu par Laurence Harvey, mais ne souffre pas de sa parenté scénique.

Pour son deuxième film (il est apparu quelques mois plus tôt en tête d’affiche dans « Serious charge » de Terence Young), la jeune star montante Cliff Richards s’en sort très bien dans son personnage plus vrai que nature de jeune niais trop heureux de s’échapper de sa condition de working class pour découvrir les lumières, frelatées mais tellement tentantes, du show bizz.

On a beaucoup de chance car le film est disponible dans la fameuse collection « BFI Flipside » avec donc une copie de très belle qualité, des sous-titres anglais et son lot de bonus.

Bref, dans de telles conditions, il serait criminel de ne pas redécouvrir « Expresso Bongo » !

DVD/Bluray zone 2 UK. Studio BFI, collection BFI Flispide. Version originale avec des sous-titres anglais.
Bonus :Youth Club (Norman Prouting, 1954, 17 mins): COI documentary about dealing with juvenile delinquency
The Square (Michael Winner, 1957, 16 mins): Michael Winner’s touching debut, long-thought lost
Original US and UK press books (downloadable PDF, DVD only)
Illustrated booklet new writing by Andrew Roberts, Vic Pratt and Steve Chibnall, and full film credits