Un film audacieux par son mélange étonnant entre SF à gros budget et horreur gothique. Un flop à sa sortie qui a aujourd’hui rejoint les rangs des films cultes
Event Horizon (1997)
(Event Horizon : Le Vaisseau de l’au-delà)
Réalisé par Paul W.S. Anderson
Ecrit par Philip Eisner
Avec Laurence Fishburne, Sam Neill, Joely Richardson, Kathleen Quinlan, Sean Pertwee, Richard T. Jones
Direction de la photographie : Adrian Biddle / Production design : Joseph Bennett / Montage : Martin Hunter / Musique : Michael Kamen et Orbital
Produit par Jeremy Bolt, Lawrence Gordon et Lloyd Levin pour Paramount Pictures, Golar Productions et Impact Pictures
Tourné aux studios Pinewood
SF / Horreur
106mn
UK / USA
2047, le Dr Weir (Sam Neill) accompagne l’équipage d’un vaisseau mené par Miller (Laurence Fishburne) qui part en mission secrète pour retrouver le « Event Horizon », un vaisseau unique qui utilise un trou noir comme moteur et porté disparu depuis une vingtaine d’années près de Neptune. Un message radio incompréhensible a permis de localiser le vaisseau. Mais une fois à bord, Miller constate que si le « Event Horizon » est intact, il n’y a pas de trace de l’équipage. Et les nouveaux arrivants commencent à subir des hallucinations.
Sorti en 1997, « Event Horizon » a été un flop à l’époque, démonté par les critiques et le public, mais le film réalisé par l’anglais Paul W.S. Anderson a atteint un statut culte avec le temps et a pu redorer son blason grâce à d’excellentes ventes en support physique. Un peu comme « Blade Runner » (1982) de Ridley Scott à l’époque de la VHS.
Il faut dire que « Event Horizon » est un film de SF un peu surprenant, qui se déroule dans l’espace mais qui est imprégné de la notion très terrestre de l’enfer. Un peu comme si le scénario d' »Alien » était revu et corrigé par le liverpuldien Clive Barker de « Hellraiser » (1987).
« Event Horizon » est un scénario original du scénariste américain Philip Eisner, inspiré librement de la licence de jeu de stratégie « Warhammer 40000 » développé par l’éditeur britannique Games Workshop. Quand Paul W.S. Anderson, fort du succès commercial de son adaptation du jeu vidéo « Mortal Kombat » (1995), est monté à bord du projet, il a modifié le scénario pour que le film ressemble moins à « Alien » (1979) et plus à « The Haunting » (1963).
La décision de Paul W.S. Anderson de traiter le film comme s’il s’agissait d’un film de maison hantée traditionnel donne une autre dimension qu’on pourra apprécier ou non. En tout cas, cela entraine une rupture de temps entre une introduction qui puise dans la SF classique et une dernière partie digne d’un film d’horreur gothique.
En tout cas, on ne peut nier que « Event Horizon » bénéficie d’une réalisation efficace, d’une excellente direction artistique (le film a impliqué pas moins de huit directeurs artistiques !) et d’acteurs convaincants (Sam Neill est parfait dans ce genre de rôles – mais après tout ce n’est pas une surprise, vu qu’il doit sa carrière au 3e épisode de « The Omen » et « Possession »).
NB : Grosse production de 60 millions de dollars, porté par Paramount Pictures, « Event Horizon » est plus un film américain que britannique. Mais outre le fait qu’il a été tourné intégralement dans les studios anglais de Pinewood, l’équipe à l’écran et derrière la caméra est bien partagée entre Américains et Britanniques, ce qui fait que j’ai décidé de le traiter ici. Dans les cas des co-productions anglo-américaines, c’est vraiment du cas par cas.
Blu-ray FR. Studio Paramount Pictures (2022).