Review of: Endless Night
Thriller:
Sidney Gilliat

Reviewed by:
Rating:
4
On 2 décembre 2020
Last modified:2 décembre 2020

Summary:

Un thriller porté par une belle ambiance et le trio Hayley Mills, Hywel Bennett et Britt Ekland. Le dernier film écrit et réalisé par Sidney Gilliat

Un thriller porté par une belle ambiance et le trio Hayley Mills, Hywel Bennett et Britt Ekland. Le dernier film écrit et réalisé par Sidney Gilliat

Endless Night (1972)

Réalisé par Sidney Gilliat

Ecrit par Sidney Gilliat d’après Agatha Christie

Avec Hayley Mills, Hywel Bennett, Britt Ekland, Per Oscarsson, George Sanders, Madge Ryan,…

Directeur de la photographie : Harry Waxman / Production design : Wilfred Shingleton / Direction artistique : Fred Carter / Montage : Thelma Connell / Musique : Bernard Herrmann

Produit par Leslie Gilliat

99mn

UK

Un paysage, une voix off. « Je n’oublierai jamais Gispy’s Acre, comme je l’ai vu cette toute première fois. La grande étendue de paysage jusqu’à la mer, dans la distance, et… Ellie ! » Une silhouette féminine apparait. « Ellie, chérie ? Ellie ! » L’homme crie alors qu’une jeune femme sans visage se tourne vers la caméra.

Deux hommes parlent, on ne voit que leurs jambes. L’un demande à l’autre de lui raconter l’histoire depuis le début. A l’image un panneau sur lequel il est inscrit « Thou, god, see’st me » s’enfonce dans l’eau. « Non ! Pas ça ! ». L’autre voix le calme, « Commence par où tu veux. Pourquoi ne pas commencer par le « Portrait de l’artiste en jeune homme » ? »

Sur la vitrine d’une galerie d’art, on voit le reflet d’un jeune homme Mike (Hywel Bennett), bien habillé, qui s’approche. Il avoue en voix off qu’il a toujours aimé l’art, surtout les peintures, une passion qui lui vient sûrement de son père. Puis on le retrouve chez Christie’s en train d’enchérir sur un tableau de Renoir. Il enchérit mais finit par lâcher l’affaire. Pas vraiment déçu apparemment, il sort de Christie’s et se dirige vers une Roll’s. Mais à peine s’assied-t-il derrière le volant qu’il aperçoit une vieille dame venir vers lui avec des sacs d’emplettes. Il s’empresse alors de remettre sa casquette de chauffeur et part aider la dame à mettre les sacs dans la voiture.

Oui, Mike est un simple chauffeur. Mais comme il l’explique à sa mère (Madge Ryan), pendant qu’il enchérit chez Christie’s sur un beau tableau, pendant quelques secondes l’oeuvre lui appartient. Car Mike rêve d’une vie parmi les belles choses, vie qui a été refusée à son père. Quand il rencontre le célèbre architecte Santonix (Per Oscarsson) à qui il parle de l’emplacement de la maison de ses rêves, celui-ci lui demande de lui envoyer des photos. Mais quand il retourne sur place, il aperçoit une jeune femme qui danse dans le jardin, Ellie (Hayley Mills).

« Endless Night » est le troisième film que Hayley Mills, ancienne enfant star et fille de John Mills, et l’acteur gallois Hywel Bennett tournent ensemble après le drame sur l’impuissance « The Family Way » (1966) et le thriller horrifique « Twisted Nerve » (1968) pour les frères Boulting. Mais cette fois-ci c’est le scénariste et réalisateur Sidney Gilliat qui est aux commandes. Gilliat est bien entendu célèbre pour ses films écrits, réalisés et produits avec Frank Launder, notamment pour Hitchcock « The Lady Vanishes » (1938). « Endless Night », adapté par ses soins d’un roman d’Agatha Christie, restera son dernier film.

En plus de ces deux jeunes acteurs célèbres, Gilliat réussit à attirer George Sanders (pour son avant-dernier film) ou encore deux acteurs suédois reconnus : Britt Ekland (future James Bond girl) et le très respecté et éclectique Per Oscarsson.

La publicité du film promet que l’on n’arrivera probablement pas à deviner la fin, et qu’il ne faut surtout pas la dévoiler à vos amis. Un argument maintes fois utilisé depuis « Psycho » (1960). Mais qui ici, comme souvent, dessert le film. La fin est réussie et le suspense bien mené, mais on a connu des thrillers plus haletants et plus cohérents dans leur intrigue. Ce que j’ai apprécié par dessus tout dans « Endless Night » c’est son ambiance, la fameuse maison d’architecte avec vue sur la mer (qui n’existe malheureusement pas, car elle a été construite 100% en studio), les acteurs formidables et enfin bien sûr la musique de Bernard Hermann qui signe ici sa quatrième (et dernière) bande originale pour un film anglais quasi de suite après « Fahrenheit 451 » (1966), « Twisted Nerve » (1968) et « The Night Digger » (1971). Etrangement cette musique entêtante avec une touche de synthétiseur Moog est l’une des rares, sinon la seule musique d’Hermann a n’être jamais sortie sur aucun support (un nouvel enregistrement devait sortir en CD en novembre 2020 chez Quartet Records mais pour l’instant aucune information n’est disponible – à décembre 2020).

Ce film assez rare a été réédité en blu-ray chez l’excellent éditeur anglais Powerhouse. L’occasion de le découvrir dans une belle copie (avec des sous-titres en anglais), un livret et de nombreux bonus vidéo et audio (même si ceux-ci sont un peu trop centrés sur la musique de Bernard Hermann).

Blu-ray UK. Studio Powerhouse, collection Indicator (édition limitée à 3.000 exemplaires). Bonus : livret et interviews vidéos et audio.