Pour cette 20e édition, la mairie de Nîmes s’est particulièrement investie auprès des Ecrans Britanniques et c’est tant mieux ! Symboliquement, deux des invités d’honneur, Timothy Spall et Peter Lord, ont reçu la médaille de la ville. Médaille qui a aussi été attribuée au fondateur du festival, Francis Rousselet.
Après deux journées placées donc sous le signe de Timothy Spall, invité d’honneur de cette 20e édition des Ecrans Britanniques, jeudi 2 mars était l’occasion d’un passage de flambeau avec la diffusion d’un docudrama signé par l’autre grand invité, le réalisateur Michael Winterbottom.
Winterbottom est un réalisateur souvent un peu négligé du fait de sa filmographie abondante et éclectique. Pourtant sa vague « engagée » est remarquable, que ce soit à travers les docudramas « In this World » (2002) et « The Road to Guantanamo » (2006) ou encore son film sur l’affaire Pearl « A Mighty Heart » (2007). Ces trois oeuvres majeures ont été justement programmées par le festival. Mais l’homme est à l’aise également dans le thriller (« The Killer Inside Me » en 2010), la SF (« Code 46 » en 2003) ou la comédie (« Tristram Shandy: A Cock and Bull Story » en 2005) ou encore le drame (« Everyday » en 2012). Souvent il fait des paris de réalisation osés, qui, quand ils fonctionnent, donnent un vrai plus à son travail.
A noter que tous les invités, et notamment les « stars » (Spall, Lord et Winterbottom) ont joué le jeu des questions réponses avec le public après chaque projection. Ces moments de rencontre et discussion sont vraiment l’un des points forts du festival.
Au niveau des projections spéciales, j’ai particulièrement apprécié la projection du classique de la comédie sociale « Brassed Off » (Les virtuoses, 1996) avec en introduction un concert de fanfare (bravo à l’Harmonie d’Alès et de sa région). Il fallait osé.
La présence de Peter Lord, co-fondateur des studios Aardman, a permis de rendre hommage à l’animation britannique à travers divers ateliers, projections et rencontres. D’autant que le passionné et passionnant Alexis Hunot était également de la partie.
Enfin, j’ai achevé mon séjour nîmois sur la projection de « Departure » (Le départ, 2015), premier film d’Andrew Stegall, qui sortira sur les écrans français en mai prochain. Le réalisateur, le producteur français Guillaume Tobo et l’acteur Phénix Brossard avaient fait le déplacement. Le film, porté par la prestation du jeune Alex Lawther, offre un portrait sensible de l’éveil amoureux d’un adolescent de 16 ans.
C’était encore une fois une belle édition des Ecrans Britanniques qui se sont offerts un anniversaire dont la qualité des intervenants et de la programmation n’a pas démérité. Vivement 2018 !