Michael Radford-LeCongNen

 

Me voici à nouveau à Nîmes pour le festival des Ecrans Britanniques. Mon pèlerinage annuel a commencé le dimanche 7 mars. Il m’a déjà permis de croiser rapidement Michael Radford, réalisateur notamment de « 1984 » et « Il Postino ». Je regrette de ne pas avoir pu lui parler directement. D’autant que les organisateurs m’ont tous confirmé que c’était quelqu’un d’adorable.

Néanmoins je peux difficilement me plaindre. Cette année, je reste six jours sur place (je présente vendredi soir « All Night Long » de Basil Dearden). Et l’équipe d’Ecrans Britanniques, est toujours aussi prévenante et sympathique. Mais surtout (c’est important pour un festival de cinéma !), la programmation est de très grande qualité.

Le premier film visionné, une avant-première, « Blood Cells » (2014) de Joseph Bull et Luke Seomore s’est avéré très intéressant. Road movie introspectif, on y suit les pérégrinations d’un trentenaire en perdition suite à un drame familial (le suicide du père, éleveur, ruiné par la crise de la vache folle). La mise en scène et la direction de la photo font preuve d’audace. Et le film montre juste ce qu’il faut, sans lourdeur excessive. Du coup, le film est dur, mais il reste juste, équilibré. Et surtout, « Blood Cells » est un film profondément humain. Et ça fait du bien.

J’ai eu l’occasion de rencontrer son acteur principal l’acteur irlandais Barry Ward, qui a vu sa carrière décoller après avoir obtenu le rôle principal dans le dernier Ken Loach « Jimmy’s Hall ». Barry Ward est typiquement le genre d’individu avec lequel vous pourriez passer votre soirée à boire tout en conversant sur le cinéma (c’est visiblement un cinéphile). Et ça tombe bien, car c’est justement ce que j’ai fait.

BarryWard

 

Lundi 8 mars j’ai pu voir deux films de 2015 que tout oppose :

« Moonwalkers » est une comédie déjantée et survitaminée qui nous replonge dans la fin psychédélique des sixites. Vous connaissez peut-être la légende urbaine selon laquelle Kubrick aurait mis en scène l’alunissage d’Apollo pour le compte du gouvernement américain ? C’est le sujet du film mais ici le sujet est tordu dans tous les sens pour former une comédie d’action qui fonctionne très bien. L’acteur américain Ron Perlman est parfait dans le rôle de l’agent de la CIA, traumatisé par le Vietnam, et Rupert Grint ferait presque oublier son image de rouquin toujours éberlué (Ron dans Harry Potter) s’il ne jouait pas encore ici un rôle de rouquin éberlué.

Changement d’ambiance total avec « Couple in a hole » (Sauvages) de Tom Geens. Traitant de l’isolation volontaire d’un couple en deuil de leur enfant, ce film intimiste et avec seulement quatre rôles parlants a obtenu plusieurs prix mérités au dernier festival de Dinard. « Couple in a hole » exploite parfaitement les paysages magnifiques des Pyrénées, et les acteurs (Kate Dickie en tête) sont très convaincants dans des rôles très physiques.

Bref, un beau démarrage de festival. Je vous laisse, il faut que j’y retourne !

(Photos Alain Le Cong Nen pour Objectif Image 30)

Pour retrouver le programme du festival Ecrans Britanniques (qui court jusqu’au 13 mars), rendez-vous sur leur site http://www.ecransbritanniques.org/