Je continue cette 17e édition du festival Ecrans Britanniques sous le signe de Mike Leigh. J’ai le privilège d’accompagner le maitre jusqu’au Carré d’Art où le premier filme de la journée était projeté à 10h. Une petite balade agréable sous le soleil nîmois avec l’un des plus grands réalisateurs vivants. Je ne vais pas me plaindre !
Ce matin est projeté « Nuts in May », un téléfilm réalisé par Mike Leigh en 1976 pour la BBC. Un petit chef d’oeuvre hilarant avec pour personnages centraux Keith et Candice Marie, un couple de végétariens écologistes intégristes. Mike Leigh y dénonce la tendance fasciste et intolérante que certains peuvent développer à force de vouloir enfoncer leurs convictions à coup de marteau idéologique dans le crâne de leurs contemporains. « Le monde est dirigé par des Keith » explique Mike Leigh pendant les Questions-réponses après la projection.
A midi, nous sommes allés déjeuner dans un bon restaurant pour célébrer les 71 ans de Mike Leigh ! Et oui son anniversaire est le 20 février. Il nous raconte à l’occasion que pour ses 70 ans ses deux fils lui avaient organisé une surprise en invitant plus de 200 amis qui pour l’occasion se sont tous habillés en… Mike Leigh ! Il espérait donc cette fois-ci quelque chose de tranquille, et nous ne nous sommes donc pas costumés en Mike Leigh.
L’après-midi, c’est l’excellent « Naked » (1993), l’un de ses films les plus acclamés, qui était projeté au Carré d’Art.
Puis j’ai pu voir au cinéma d’art et d’essai le Sémarphore « Vera Drake » (2004), un fabuleux portrait de femme, tout en douceur et sensibilité, sur un sujet pourtant ô combien dramatique : l’avortement illégal. C’est l’un des rares films d’époque de Mike Leigh. Comme le note Franics Rousselet, directeur artistique du festival, la reconstitution du Londres d’après-guerre est époustouflante et la photo de Dick Pope est merveilleuse.
Dans la soirée, le Sémaphore projetait son dernier film en date « Another Year » (2010).
J’ai pu échanger également quelques mots avec Christophe Dupin, actuel administrateur délégué de la fédération internationale des archives du film à Bruxelles, et le féliciter pour son travail d’édition sur le coffret « Free Cinema » sorti par le BFI il y a quelques années. L’occasion aussi de remarquer que très peu de choses ont été écrites encore sur ce mouvement important. L’article que j’ai consacré au Free Cinema est comme je l’avais déjà écrit largement redevable au travail de Dupin.