Est-il possible de tomber amoureux dans un centre de détention, en attente d’une possible expulsion ? Entre romance et drame social, « Dreamers » a du mal à trouver sa voie

Dreamers (2025)

Ecrit et réalisé par Joy Gharoro-Akpojotor

Avec Aiysha Hart, Ronke Adekoluejo, Kemi Adekoya, Ann Akinjirin,…

Direction de la photographie : Anna Patarakina / Direction artistique : Jack Hawthorn / Montage : Arttu Salmi / Musique : Ré Olunuga

Produit par Emily Morgan

Drame / Romance

78mn

UK

Atefeh (Aiysha Hart) est une Nigérienne qui travaille illégalement à Londres. Ce qui lui vaut d’être arrêtée et placée dans un centre de détention pour immigrés illégaux. Là elle devra monter un dossier, attendre un jugement, faire appel, attendre à nouveau… jusqu’à ce que toutes les voies de recours soient épuisées et qu’elle soit régularisée ou sinon expulsée.

S’il s’agit de son premier long métrage, Joy Gharoro-Akpojotor a déjà réalisé une poignée de long métrages et est une productrice expérimentée – elle a travaillé sur plusieurs longs britanniques autour de la minorité nigériane dont elle est issue (Boxing Day, Blue Story,…).

Ici, Joy Gharoro-Akpojotor  aborde un sujet malheureusement d’actualité un peu partout dans le monde. Si elle ne cache rien des rouages sans pitié de l’administration à travers l’histoire de ses personnages, il ne s’agit pas pour autant d’un film politique. On reste au niveau du drame humain avec une histoire centrée sur la relation entre Atefeh, la nouvelle venue, et Isio (Ronke Adekoluejo) « détenue » depuis plusieurs mois. Iso va prendre Atefeh sous son aile et lui apprendre les codes afin de survivre dans ce qui ressemble beaucoup à une prison ! La suspicion d’Atefeh vis à à vis de sa co-détenue va évoluer en amitié puis en romance.

Loin d’être déshonorant, il manque toutefois quelque chose à ce « Dreamers » pour qu’il emporte l’adhésion. Si on peut féliciter la scénariste et réalisatrice de ne pas tomber dans le misérabilisme et le sentimentalisme, « Dreamers » finit par manquer d’émotion, d’autant que les personnages ne sont pas assez développés (et que les personnages secondaires sont très caricaturaux). « Dreamers » semble hésiter entre romance et film social. Sa courte durée (moins de 80 minutes) ne l’aide pas à développer ces deux thématiques de façon satisfaisante. Reste que l’alchimie entre les deux actrices principales fonctionne bien.

« Dreamers » a été projeté en France durant la 36e édition du festival de Dinard en octobre 2025.