Un slasher des années 80 où des Pères Noël se font massacrer par un mystérieux psychopathe dans les rues de Londres
Don’t Open It Till Christmas (1984)
Réalisé par Edmund Purdom
Ecrit par Derek Ford et Alan Birkinshaw
Avec Edmund Purdom, Belinda Mayne, Alan Lake, Mark Jones, Caroline Munro,…
Direction de la photographie : Alan Pudney / Montage : Ray Selfe / Musique : Des Dolan
Produit par Dick Randall et Stephen Minasian
Horreur
UK
C’est bientôt noël mais ce n’est pas vraiment la fête pour l’inspecteur Ian Harris (Edmund Purdom). Il semblerait en effet qu’un serial killer ait décidé de massacrer tous les Pères Noëls de Londres. La fille du premier mort Kate (Belinda Mayne) s’intéresse à l’enquête, d’autant que son petit ami fait partie des suspects. Mais malgré les efforts de Scotland Yard, rien ne semble arrêter le tueur.
« Don’t Open Till Christmas » est un slasher, sous-genre du film d’horreur initié au tout début des années 60 par Powell (Peeping Tom) et Hitchcock (Psycho) et popularisé par les gialli durant la décennie suivante et surtout « Halloween » et « Vendredi 13 » au croisement des années 70 et 80. Relâchement de la censure aidant, et avec le succès des vidéoclubs, le genre va se diriger allègrement dans les années 80 vers la surenchère gore.
Sorti en 1985, « Don’t Open Till Christmas » est donc dans l’air du temps. Pas besoin d’un gros budget, meurtres gore et nudité font vendre et ce ne sont pas les producteurs américains de série Z Dick Randall et Stephen Minasian qui vous diront le contraire. Ensemble, ls sont déjà derrière le slasher espagnol « Mil gritos tiene la noche » (Pieces, 1982) et ils remettront le couvert avec « Slaughter High » (1986) à nouveau en Angleterre.
« Don’t Open Till Christmas » est co-écrit par Derek Ford, star anglaise du cinéma d’exploitation qu’il soit horrifique ou érotique (voir les deux comme dans son dernier film – en tant que scénariste et réalisateur – « The Urge to Kill » sorti en 1989) et Alan Birkinshaw (scénariste et réalisateur du médiocre « Killer’s Moon » en 1978). La réalisation elle a été confiée à un acteur anglais Edmund Purdom qui a commencé sa carrière au tout début des années 50, notamment dans le « Julius Caesar » de Mankiewicz. Il signe ici sa seule réalisation et joue le rôle principal du détective de Scotland Yard chargé de l’enquête.
On peut voir désormais le film dans sa version non censurée car le film a été à l’époque charcuté par la censure, retirant notamment une bonne partie des scènes gores rajoutées après le tournage et probablement écrites et réalisées par Derek Ford.
Le scénario de Derek Ford et Alan Birkinshaw n’est pas crédible pour un sou et la réalisation de Purdom laisse à désirer. Mais tout n’est pas à jeter dans « Don’t Open Till Christmas ». On a droit à de belles images d’un Londres malsain tourné en grande partie dans Picadilly et Soho. Le réalisateur a su utiliser à bon escient les aspects morbides du Londres de l’époque et les décors du musée des horreurs alors récemment ouvert, le London Dungeon. Quant aux meurtres de Pères Noël, je ne les ai pas compté mais il doit bien en avoir une petite dizaine et ils se démarquent chacun par une certaine inventivité dans l’horreur et le mauvais goût !
Niveau casting, notons une courte apparition de Caroline Munro (star britannique de l’horreur) sur scène en train de chanter (elle sera utilisée par les producteurs de façon plus classique dans « Slaughter High »). C’est le dernier film d’Alan Lake, mari de Diana Dors qui s’est suicidé cinq moi après la mort de cette dernière.
« Don’t Open Till Christmas » est sorti en France chez l’éditeur spécialisé dans les films gore Uncut Movies qui en a proposé une édition DVD à 1000 exemplaires en 2009. Aujourd’hui ce DVD est difficile à trouver. A noter que l’éditeur français a également sorti « Slaughter High » et « The Urge to Kill » en DVD (ce dernier étant encore disponible).
DVD zone 2 FR. Studio Uncut Movies (2009). Edition spéciale limitée à 1000 exemplaires. Version originale sous-titrée en français. Bonus : making of (52 mn)