Un film un peu précieux et maladroit mais non dénué de charme sur un jeune homme de 16 ans qui découvre l’amour et son homosexualité

Departure (2015)

(Le départ)

Ecrit et réalisé par Andrew Steggall

Avec Juliet Stevenson, Alex Lawther, Phénix Brossard, Finbar Lynch,…

Produit par Guillaume Tobo et Pietro Greppi

Drame

109mn

UK / France

« Béatrice (Juliet Stevenson) et son fils passent une semaine dans une maison de vacances, dans un coin isolé du sud de la France. Le jeune Elliot (Alex Lawther) fait la connaissance de Clément (Phénix Brossard), un adolescent mystérieux, qui poussera peu à peu Elliot et sa mère à affronter leurs désirs. Pour chacun, c’est un changement profond qui se profile… »

« The Departure » est le premier film d’Andrew Steggall qui s’inspire clairement de son expérience personnelle pour nous raconter le « coming of age » d’un jeune anglais de 16 ans et de son amour pour un jeune français de 20 ans.

« The Departure » contient les défauts et les qualités d’un premier film autobiographique. C’est honnête, rempli de petits détails très précis. Néanmoins « The Depature » est empli de moments un peu trop complaisants (entre un onirisme de pacotille et des clichés). Steggall filme avec un classicisme qui frise parfois l’ennui (ok le paysage de l’Aude en automne est très joli mais bon…).

Concernant les clichés, je vous laisse juge en vous décrivant les deux personnages principaux. Elliot est un jeune homme sensible et fragile, dont les parents sont en train de se séparer, qui veut devenir poète et qui découvre ses sentiments homosexuels, d’abord devant un miroir puis en découvrant le jeune Clément qui nage dans le réservoir. Clément pour sa part est un garçon de 20 ans un peu sauvage, a priori hétéro, dont la mère est en train de mourir et qui passe son temps à essayer de réparer une moto.

De plus la mère, en voie de séparation d’avec son mari, ne va pas être insensible au charme de Clément (même si pour le meilleur ou pour le pire cette piste n’est pas vraiment exploitée au-delà d’un furtif baiser).

Heureusement, Steggall peut compter sur un casting solide. Le jeune Alex Lawther est impressionnant dans le rôle principal et on ne peut pas se tromper avec une actrice aussi expérimentée et talentueuse que Juliet Stevenson. Il est vrai qu’à soixante ans, elle peut paraitre un chouia trop âgée pour jouer le rôle d’une mère d’un garçon de 16 ans. Mais ça peut être aussi une volonté de la part de Steggall puisqu’après tout on parle ici d’un couple sans sexualité – l’enfant venant sur le tard comme une dernière chance.

Quoi qu’il en soit, le film ne vous laissera pas indifférent. Cette histoire et son traitement un peu précieux peuvent vous agacer mais sa sincérité maladroite peut également vous séduire.