Un Gallois débarque au Danemark avec un rêve : réussir à se faire incarcérer dans une prison danoise tout confort. Une farce ? Non une comédie dramatique douce-amère

Denmark (2019)

Réalisé par Adrian Shergold

Ecrit par Jeff Murphy

Avec Rafe Spall, Simone Lykke, Joel Fry, Thomas W. Gabrielsson, Steve Speirs,…

Direction de la photographie : Ulf Brantås / Direction artistique : Ceinwen Wilkinson / Montage : Tania Reddin / Musique : Richard Howley

Produit par David Aukin et Ed Talfan pour BBC Films, Daybreak Pictures et Ffilm Cymru Wales

Comédie dramatique

91mn

UK

Herb est un Gallois de la trentaine au bout de sa vie. Il n’a pas un rond, sa femme l’a quitté, il ne voit plus son fils. Même sa mère (chez qui il fait pousser de l’herbe) trouve que c’est un paumé. Après une journée compliquée couronnée par un tabassage en règle par des jeunes délinquants, il tombe sur une émission télé qui vante le confort des prisons danoises. C’est décidé, il part, direction Danemark !  Comme le dit le camionneur qui l’amène jusqu’au navire pour être embarqué dans un conteneur, « Du tourisme carcéral. C’est original ! ».

Le pitch est amusant. Mais tiendra-t-il sur la durée d’un long métrage, ici 90mn ? Le scénariste Jeff Murphy, qui a précédemment travaillé sur deux drames policiers gallois à succès « Hinterland » et « Hidden » et signe ici son premier scénario pour un long métrage, aurait pu choisir la farce. Il a opté pour la comédie dramatique douce amère.

Très joliment en image par le directeur de la photographie danois Ulf Brantås, « Denmark » repose entièrement sur son anti héros, Herb interprété par Rafe Spall, connu notamment pour « Life of Pi » (2013),  « The Big Short » (2015) et « The Ritual » (2018). Allez-vous trouver le temps long ? Probablement si vous prenez en antipathie ce personnage de looser pleurnichard. Et je compatirai. Personnellement, j’ai eu envie à plusieurs reprises de le gifler.

Avec son air de chien battu, à peine arrivé au Danemark, il ‘s’attire la sympathie d’un chien errand, bien plus dynamique que lui, et d’une sublime danoise Matilda (Simone Lykke). Pas trop mal, et ça vaut bien mieux qu’une prison danoise, même tout confort. Mais non, il continue à se morfondre !

Néanmoins, même si cette histoire probable ne convainc pas vraiment, j’ai apprécié le ton doux amer du film, et j’ai fini par trouver Herb presque touchant. Mais il est aussi très probable que j’ai tout simplement succombé au charme de l’actrice danoise Simone Lykke (qui a principalement tourné dans des séries de son pays).

La réalisation élégante est signée Adrian Shergold, un réalisateur aguerri de la télévision anglaise. On lui doit notamment les excellentes mini séries « Holding On » (1996) et « The Second Coming » (2003) ou encore le téléfilm « Dirty Filthy Love » (2004) qui a mis l’acteur Michael Sheen en orbite. Il a fait quelques incursions au cinéma avec « Pierrepoint: The Last Hangman » (2005) avecTimothy Spall et « Funny Cow » (2017) avec Maxine Peake.

« Denmark » a fait le tour de quelques festivals dont le « Ciné O’Clock », le Festival du Cinéma Britannique et Irlandais de Villeurbanne mais est sinon visible outre-manche sur Internet. Il ne serait pas étonnant de le voir rejoindre dun jour le catalogue français d’une plate forme de streaming.