Une romance sur fond d’espionnage et de guerre qui met en scène deux grands acteurs Conrad Veidt et Vivien Leigh
Dark Journey (1937)
(Le mystère de la section 8)
Réalisé par Victor Saville
Ecrit par Lajos Biró et Arthur Wimperis
Avec Conrad Veidt, Vivien Leigh, Joan Gardner, Cecil Parker,…
Directeur de la photographie : Georges Périnal et Harry Stradling Sr.
Produit par Victor Saville pour London Film Productions
Romance / guerre / espionnage
77 mn
UK
En 1918, Madeleine Goddard (Vivien Leigh) est une jeune femme suisse, installée en Suède, qui travaille pour les Allemands sous la couverture sous la couverture de son magasin de mode. Elle tombe amoureuse du Baron Von Marwitz (Conrad Veidt), un officier allemand qui a fuit son pays pour se réfugier dans un pays neutre. Mais Madeleine et le Baron sont-ils bien ce qu’ils semblent être, ou tout n’est il que mensonges ?
« Dark Journey », c’est tout d’abord un duo d’acteurs exceptionnels ! Star du cinéma allemand, Conrad Veidt est installé en Grande-Bretagne depuis 1933 (il a eu le tort d’épouser une juive) et y tournera notamment pour Michael Powell (The Spy in Black, 1939). Il joue ici face à la jeune et sublime Vivien Leigh qui va connaitre la gloire internationale deux ans plus tard grâce à « Gone with the wind » (« Autant en emporte le vent »).
Aux commandes, on retrouve le réalisateur et producteur Victor Saville. Celui-ci avait déjà fait tourner Veidt en 1933 (« I was a spy« ) et tourne la même année que « Dark Journey » un autre film avec Leigh en tête d’affiche (« Storm in a teacup »).
« Dark Journey » est considéré comme l’un des grands films de la première partie de la carrière de Leigh. Elle y est en tout cas très belle. Le couple qu’elle forme avec Conrad Veidt est intrigant et fonctionne malgré la différence d’âge et surtout de nationalité (!).
L’action se déroule en 1918 et le film est tourné un peu plus de deux ans avant le début de la seconde guerre mondiale. Il est intéressant de noter que les militaires Allemands y sont montrés comme des soldats comme les autres. Ils ne sont pas pires que les Français et les Anglais et on sentirait presque de la part de la production un désir de ne pas froisser la puissance germanique. La toute fin du film, et la dernière réplique de Vivien Leigh, est à ce titre d’une douce ironie vu que la seconde guerre mondiale éclatera juste deux ans après sa sortie (je ne peux vous en dire plus sans vous gâcher l’intrigue du film qui propose quand même quelques petits effets de surprise).
Pour en revenir à l’image des Allemands dans « Dark Journey », un tel souci de ne pas les froisser est après tout en parfaite harmonie avec la politique britannique de l’époque. Les premiers ministres Stanley Baldwin (1935-1937) et Neville Chamberlain (1937-1940) ont prôné le dialogue avec Hitler et se gardaient bien de stigmatiser l’Allemagne nazie.
Le scénario est trop confus par moment et il m’a fallu un moment pour comprendre où ils voulaient en venir avec cette histoire d’espionnage et la romance entre Madeleine et le Baron. Même si « Dark Journey » n’est pas un chef d’oeuvre (on a connu des romances plus envoûtantes et le personnage du Baron reste malgré tout assez désagréable), voici un bon divertissement avec deux immenses acteurs. Ça ne se refuse pas.
DVD zone 2 UK. Simply Media. Version originale sans sous titres.