Une sympathique comédie où des zombies font irruption dans les quartiers populaires de Londres. Mais attention, un vieux cockney sait toujours se défendre.
Cockneys vs Zombies (2012)
Réalisé par Matthias Hoene
Ecrit par James Moran et Lucas Roche
Avec Rasmus Hardiker, Michelle Ryan, Tony Gardner, Honor Blackman,…
Directeur de la photographie : Daniel Bronks
Comédie / horreur
88 mn
UK
Terry et Andy, deux jeunes adultes paumés qui ont été élevés par leur grand père décident de faire un hold up afin de réunir l’argent pour sauver la maison de retraite où ce dernier passent ses derniers jours. Mais une invasion de zombies vient perturber leur plan déjà quelque peu foireux.
Le film de zombie est à la mode depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Danny Boyle (28 days later). Sous genre d’un sous genre, la comédie zombie a acquis ses lettres de noblesse en 2005 avec « Shaun of the dead » qui a révélé au grand public le réalisateur Edgar Wright et le duo Simon Pegg et Nick Frost.
Avec « Cockneys and zombies » on est clairement dans la comédie. Mais rien que le titre nous donnait déjà un bon indice du degré de sérieux du film.
Un cockney est un habitant des quartiers populaires de Londres (le East End) doté d’un accent très prononcé et d’une façon de parler et d’être bien à lui – à mille lieues de usages dans les quartiers huppés. Si aujourd’hui, le cockney est plus un mythe qu’une réalité (notamment du fait de l’immigration qui a mélangé cette culture avec des influences jamaïquaines), jusque dans les années 80, le cockney une véritable institution. Le cinéma a connu son lot de Cockneys avec Michael Caine ou Charlie Chaplin ou encore Terence Stamp. Et l’une des sitcoms les plus connues en Angleterre nous raconte les mésaventures d’un petit truant, parfait archétype du cockney, Derek « Del Boy » Trotter (Only fools and horses, 1981-2003).
« Cockney vs Zombies » nous propose donc une comédie basée sur une communauté avec des codes bien précis (un peu comme les « Bienvenue chez les chti’s ») mais ici pas de choc culturel (ressort comique épuisé jusqu’à la moëlle, notamment par le film sus mentionné). L’élément comique vient plutôt du fait de lancer des zombies dans cet East End, approche déjà plus rafraîchissante.
Le réalisateur et ses scénaristes auraient pu décider de forcer le trait et d’appuyer à fond sur cet aspect communautaire, mais finalement les cockneys les plus trads sont nos bons vieux retraités. On sent bien plus la marque cockney chez le grand père (très bien interprété par Alan Ford) que chez ses deux petits fils, finalement des jeunes paumés tout ce qu’il y a de plus banal.
Le film bénéficie de bons acteurs et les personnages sont bien définis (sauf malheureusement le personnage incarné par Honor Blackman, la première Avengers girl, qu’on revoit donc ici avec plaisir mais dans un rôle étonnamment terne). Le fil scénaristique est mince mais il a le mérite d’exister. Du coup on passe un bon moment avec ce petit divertissement sans prétention mais bien ficelé. Un chouia d’ambition en plus et une réalisation plus finaude ne lui aurait cependant pas fait de mal. On reste assez loin du maitre étalon du genre, le geekissime « Shaun of the dead ».
DVD et Blu-ray France Télévisions Distribution. Version française et version originale sous titrée