Un thriller d’action à l’écriture trop paresseuse (euphémisme). Dommage car Martin Campbell et Daisy Ridley se démènent dans ce clone de « Die Hard »

Cleaner (2025)

Réalisé par Martin Campbell

Ecrit par Simon Uttley, Paul Andrew Williams et Matthew Orton

Avec Daisy Ridley, Taz Skylar, Clive Owen, Ruth Gemmell, Matthew Tuck, Rufus Jones,…

Direction de la photographie : Eigil Hensen / Production designer : Arta Tozzi / Montage : Jim Page et Cheryl Potter / Musique : Tom Hodge

Produit par Chris Arthur, Cindy Cowan, Thomas Fanning, Callum Christopher Grant, Sébastien Raybaud, Gavin Glendinning et Michael Kuhn pour Anton et Qwerty Films

Thriller

UK

Joey (Daisy Ridley) est laveuse de vitres sur un building londonien appartenant à une grosse compagnie d’énergie, Agnian. La journée commence mal pour elle. Elle est en retard pour le boulot. De plus, coup du sort, elle doit passer prendre en chemin Michael, son frère autiste (qui s’est fait virer de l’institution qui s’occupait de lui pour avoir hacké le système) et n’a d’autre choix que de l’amener à son travail. Une journée compliquée mais qui va soudainement s’empirer puisque des écologistes radicaux ont décidé de prendre en otage les dirigeants d’Agnian et leurs prestigieux invités réunis pour une présentation des (pseudo) engagements de la compagnie pour le climat.

C’est pas tous les jours qu’un thriller 100% britannique avec un coquet budget de 25 millions de livres débarque sur les écrans. Et de fait, on a droit à un film purement hollywoodien aussi bien dans ses aspects positifs que dans ses ratés. Bien loin de jouer la carte de l’originalité, « Cleaner » tente de marcher sur les pas de « Die Hard »  (Piège de cristal, 1988), le thriller d’action signé John McThiernan avec Bruce Willis. La référence est tellement évidente qu’elle en devient casse-cou, car on se retrouve à comparer les deux films… ce qui s’avère compliqué pour « Cleaner ».

Non pas du fait de la réalisation du néo-zelandais Martin Campbell, réalisateur qui malgré ses 82 ans montre qu’il peut encore donner le change sur un film d’action. C’est vrai qu’en la matière, il a un pedigree solide avec « Vertical Limit » (2000), un thriller déjà tout en verticalité, et surtout deux excellents James « GoldenEye » (1995) et « Casino Royale » (2006).

Pas de gros soucis non plus niveau interprétation. Dans le rôle titre, la londonienne Daisy Ridley rendue célèbre grâce au rôle principal dans la dernière trilogie Star Wars en date (2015-17), assure son rôle de nettoyeuse de vitres / ancienne militaire / soeur aimante avec panache. Clive Owen fait un petit tour et s’en va (malheureusement), le rôle du grand méchant de service étant tenu par l’acteur espagnol Taz Skylar, ici dans la peau d’un écologiste radical anti humaniste, bien décidé à remettre la race humaine à la place qui lui revient… le néant !

Si « Cleaner » rate sa cible pour s’écraser plusieurs dizaines d’étage plus bas, ce n’est pas à cause de tous ces braves gens. Non. La faute en revient au trio de scénaristes britanniques Simon Uttley (un nouveau venu) aidé par Paul Andrew Williams (aussi connu comme réalisateur) et Matthew Orton (un ancien de Marvel Comics et DC Comics).

Le personnage de Joey, incarné par Daisy Ridley, bénéficie d’un léger background (voir la scène d’intro). On apprend par la suite pourquoi elle a quitté l’armée pour devenir nettoyeuse de vitres (une évolution professionnelle atypique !) mais bon tout ça ne tient pas trop la route. Tous les personnages sont très caricaturaux (et pas seulement notre méchant de service). Le pire étant le personnage de Michael, le frère de Joey, un « autiste » dont la caricature ferait passer « Rain Man » pour une description réaliste du spectre autistique. Car notre Michael est un petit génie de l’informatique (bien sûr) et aussi un fan de super-héros (ah ben tiens), d’ailleurs il se promène partout avec le marteau… de Thor ! Etre encore capable d’écrire ce genre de rôles en 2025 en dit long sur la fainéantise intellectuelle des scénaristes.

« Cleaner » a fait un petit passage discret dans les salles au tout début 2025 (notamment aux Etats-Unis) mais sur la grande majorité des territoires, il s’est retrouvé directement en streaming. En Angleterre, Sky avait acquis les droits pour une diffusion exclusive sur Sky Cinema. En France, il ne devrait plus tarder à être proposer une plate-forme de streaming mais pas besoin de retenir votre souffle, il vous faudra en garder pour arriver au bout de ce thriller d’action trop simpliste pour être honnête.