Un hommage un peu trop appuyé aux grands films noirs, parfois maladroit, mais bien porté par son ambiance et son casting

City of Tiny Lights (2016)

Réalisé par Pete Travis

Ecrit par Patrick Neate d’après son roman

Avec Riz Ahmed, Billie Piper, James Krishna Floyd, Roshan Seth, Cush Jumbo,…

Direction de la photographie : Felix Wiedemann / Production design: Víctor Molero / Montage : David Charap / Musique : Ruth Barrett

Produit par Ado Yoshizaki Cassuto et Rebecca O’Brien

Crime / Thriller

 

UK

Tommy Akhtar (Riz Ahmed) est un détective privé londonien qui vit seul avec son père Farzad (Roshan Seth). Un soir, Melody (Cush Jumbo), une prostituée, vient le voir car elle s’inquiète de la disparition de sa co-locataire, Natasha. Tommy trouve la chambre d’hôtel où Natasha a pris son dernier client. Mais il y découvre le cadavre d’un homme d’affaires local. Il récupère le téléphone de la victime et sur celui-ci découvre un fichier qui lierait l’homme d’affaires a de grosses opérations immobilières et à une association pour les jeunes musulmans. Parallèlement, il tombe sur son premier amour, Shelley (Billie Piper) qu’il n’avait pas vu depuis l’adolescence. Ils reprennent leur romance mais semblent tous deux encore endommagés par un drame commun lié à la mort de l’un de leurs camarades.

« City of Tiny Lights » s’inscrit dans la plus pure tradition du film noir. Tommy est un détective privé secret qui enchaine verres de whisky et cigarettes dans son petit bureau miteux. Une jeune femme sexy vient le voir pour lui confier une affaire où bien sûr pouvoir, argent et sexe vont se mélanger allègrement et où notre détective va se retrouver seul contre tous. La réalisation fait tout pour cultiver cette ambiance noire, avec la plupart des scènes qui se déroulent la nuit ou sous la pluie, Tommy qui parle en voix off, des flashbacks et nombre de personnages énigmatiques.

Outre le contexte économique et social du Londres actuel (Tommy est un fils d’immigré pakistanais), la seule petite touche de modernité dans cette intrigue classique réside dans l’ajout de la question islamiste. Ajout qui reste finalement assez anecdotique.

« City of Tiny Lights » souffre d’un scénario pas toujours convaincant de Patrick Neate  (adapté de son propre roman) et d’une réalisation de Pete Travis un peu trop stylisée et référencée (voire maladroite dans les scènes d’action en « ralenti haché » pas très lisibles). Travis a été formé à la télévision anglaise mais a fait ses débuts au cinéma aux USA avec le thriller « Vantage Point » (2008). On lui doit aussi la nouvelle version du comics SF « Judge Dredd » (déjà incarné à l’écran par Stallone en 1995) dans « Dredd » (2012).

Mais sinon le casting est assez chouette. On se rappelle de Riz Ahmed, découvert dans « The Road to Guantanamo » (2006) de Michael Winterbottom,  puis vu dans « Four Lions » (2010) et « Ill Manors » (2012) au Royaume-Uni, et enfin outre atlantique dans la mini série HBO « The Night of » (2016) et « Star Wars Rogue One » (2016). A ses côtés Billie Piper, ancienne chanteuse pop qui s’est fait un nom sur le petit écran en incarnant le premier compagnon du nouveau « Doctor Who » (2005-08). Enfin, mention spéciale au grand Roshan Seth (Juggernaut, Gandhi, A Passage to India,…) dans le rôle du père de Tommy, fan de criquet et ancien garde d’un roi africain, qui en dépit d’un cancer garde une sacrée énergie !

En dépit de ses défauts, « City of Tiny Lights » reste une bonne pioche pour ceux qui aiment les films d’ambiance et les intrigues un peu torturées. On peut le voir en France sur Netflix (à date de fin mars 2020).