Un thriller horrifique autour du fameux occultiste Aleister Crowley co-écrit par le chanteur du groupe de heavy metal Iron Maiden. Baroque et grotesque à l’image de Crowley lui-même
Chemical Wedding (2008)
(Le diable dans le sang)
Réalisé par Julian Doyle
Ecrit par Bruce Dickinson et Julian Doyle
Avec Simon Callow, Kal Weber, Lucy Cudden, Jud Charlton,…
Directeur de la photographie : Brian Herlihy / Production design : Mark Tanner / Direction artistique : Lucienne Suren / Montage : Bill Jones / Musique : Bruce Dickinson
Produit par Malcolm Kohll, Justin Peyton et Ben Timlett pour Bill and Ben Productions, Focus Films et Entertainment Motion Pictures (E-MOTION)
Thriller / Horreur
106mn
UK
Aleister Crowley est une figure majeure de l’occultisme, un personnage hors norme et scandaleux aux théories les plus fantasques. « Chemical Wedding » n’est pas un film biographique. Le film s’ouvre la mort de Crowley en 1947) pour ensuite se poursuivre à l’époque moderne où l’esprit de Crowley, profite des expériences en réalité virtuelle du professeur américain Joshua Mathers (Kal Weber) pour posséder un professeur de lettres de Cambridge, le professeur Haddo (Simon Callow). Crowley a quatre jours pour accomplir le rituel du « Chemical Wedding » (une procréation sans acte charnel) afin d’entériner sa résurrection. Le compte à rebours commence.
Si le réalisateur anglais Julian Doyle avait déjà piloté un long métrage en 1987 (Love Potion), il est plus connu comme éditeur et réalisateur de seconde équipe sur des films des Monty Python, et de deux ex-membres de la fameuse troupe comique, Terry Jones et Terry Gilliam. Mais on lui doit aussi des clips pour Kate Bush et Iron Maiden (Can I Play with Madness, 1988). Le chanteur d’Iron Maiden, fasciné par Crowley, avait sorti en 1998 un album intitulé « Chemical Wedding » et tentait depuis de longues années de financer un film sur le sujet. Ce sera donc finalement Julian Doyle qui l’aidera à peaufiner le scénario et assurera la réalisation.
Aleister Crowley méritait depuis longtemps que le cinéma s’intéresse à lui. D’ailleurs le générique du film partage quelques exemples de la multitude d’articles écrits à son sujet de son vivant où Crowley a souvent provoqué le scandale. Et le fait que « Chemical Wedding » n’opte pas pour une biographie détaillée du personnage et opte plutôt pour un thriller surnaturel, a dû en désarçonner plus d’un. Avec un sujet comme Crowley est-il besoin d’en rajouter ?
Le mélange entre théories scientifiques et ésotérisme fait penser à « The Da Vinci Code » (2006) mais dans dans la pratique on est loin du thriller ésotérique grand public. « Chemical Wedding » ne ferme pas les yeux sur le côté malsain du personnage et sur ses théories. Avec ses outrances qui virent au grotesque, le film rend assez bien la provocation du personnage (même si elle est un peu trop limitée au seul plan sexuel).
Dans le rôle principal du professeur Haddo, le londonien Simon Callow fait des merveilles et s’en donne visiblement à coeur joie. Beaucoup plus conventionnel, le couple entre le beau professeur américain (joué par le canadien Kal Weber) et la jeune rousse journaliste amateur pour le journal universitaire (interprété par Lucy Cudden) a du mal à sortir des sentiers battus.
Avec son personnage central haut en couleurs et politiquement incorrect et une réalisation solide (qui en dépit d’un budget serré arrive à y faire croire – à part un ou deux effets spéciaux ratés), « Chemical Wedding » est une belle surprise trop sous-estimée en matière de thriller horrifique.
DVD et blu-ray FR. Studio Universal Pictures France (2009). Version originale sous-titrée en français et version française.