John Wayne est à Londres. Que Dieu sauve la Reine !
Brannigan (1975)
Réalisé par Douglas Hickox
Ecrit par Christopher Trumbo, Michael Butler, William P. McGivern, William W. Norton
Avec John Wayne, Richard Attenborough, Judy Geeson, Mel Ferrer,…
Directeur de la photographie : Gerry Fisher
Produit par Arthur Gardner et Jules V. Levy
Thriller
111 mn
UK
Jim Brannigan (John Wayne) est un policier de Chicago à la tête dure. Il a bien l’intention de coffrer Ben Larkin (John vernon), fameuse figure locale du banditisme. Mais ce dernier s’échappe pour aller se réfugier à Londres. Brannigan y est également envoyé avec pour mission de ramener Larkin menotté.
Quand John Wayne, le plus célèbre des cow boys, se voit imposer la cravate pour avoir l’honneur de côtoyer Sir Richard Attenborough dans un club pour gentlemen, ça n’a pas de prix!
J’avoue qu’avant de regarder de plus près la filmographie du réalisateur Douglas Hickox (Sitting Target), j’allais jusqu’à ignorer que John Wayne avait même foutu les pieds sur le territoire anglais. Le voir en star américaine sur un film tourné à Londres est donc une agréable surprise – et la promesse de quelques scènes mémorables. Lâcher un cow boy en plein Londres? Voyons, qui a bien pu avoir cette idée?
En 1975, John Wayne est à la toute fin de sa carrière et n’est plus si vaillant qu’à l’époque de ses grands films pour John Ford, mais une légende, même moumoutée (?), reste une légende. Et il a encore fière allure.
Pour Wayne, ce film comme son précédent « McQ » (Un silencieux au bout du fusil, 1974) seront des tentatives pour s’imposer dans le genre du thriller sévèrement burné. Une opportunité qu’il avait ratée quelques années plus tôt en refusant le rôle de « Dirty Harry » (1971).
Malheureusement pour lui, ces tentatives seront des échecs au box office et pour ses deux derniers films, il reviendra au genre qui a fait sa gloire : le western.
Pourtant il y a beaucoup de choses à aimer dans « Brannigan ». Les duos avec sa co équipière Jennifer (Judy Geeson) et le commandant Swann (Richard Attenborough) fonctionnent bien, avec la petite dose d’humour habituel quand on place quelqu’un, parfait symbole d’une culture, dans une autre culture totalement différente. La confrontation est bien entendue incarnée à l’écran par le choc Brannigan / commandant Swann. Et même si du coup ça sent le réchauffé (n’est ce pas l’un des ressorts comiques les plus utilisés au cinéma ?), les acteurs n’en font pas trop et le film ne se repose pas complètement sur cette facilité scénaristique.
« Brannigan » est avant tout un film d’action, et malgré quelques longueurs (notamment dans les poursuites – certes photogéniques – à travers les rues de Londres), il s’y tient assez bien. La scène de bagarre dans le pub (type bagarre de saloon) et le saut sur le Tower Bridge sont assez épatants. Bref, voici un bon petit divertissement réalisé et interprété avec beaucoup de compétence.
La dernière réplique du film est d’une belle ironie (volontaire?) quand on se rappelle que dès la fin des années 60, l’investissement des Américains dans le cinéma britannique s’était quasi complètement tari.
Jennifer s’adresse à Brannigan juste avant son départ :
– Finalement je ne suis pas d’accord avec mon père.
– Sur le fait que nous sommes surpayés ?
– Non sur le fait que vous êtes trop présents chez nous.
Blu-ray/DVD FR. Studio BQHL Éditions (2023).Version originale sous titrée en français, version française.