Une double romance mièvre qui sombre dans le mélodrame et manque cruellement de réalisme
Borstal Boy (2000)
Réalisé par Peter Sheridan
Ecrit par Nye Heron et Peter Sheridan
Avec Shawn Hatosy, Danny Dyer, Eva Birthistle, Michael York, Eamon Glancy, Patricia Leventon,…
Direction de la photographie : Ciarán Tanham / Montage : Stephen O’Connell / Musique : Stephen McKeon
Produit par Nye Heron, Arthur Lappin et Pat Moylan
Drame / Romance
UK / Ireland
Pendant la seconde guerre mondiale, Brendan Behan (Shawn Hatosy) est un jeune soldat de l’IRA qui accepte une mission de sabotage sur le territoire anglais. Mais à peine arrivé à Liverpool, il est arrêté par la police et, du fait qu’est encore mineur, envoyé en maison de correction (borstal). Si le borstal où il débarque, dirigé par Joyce (Michael York), est assez libéral, Brendan Behan se considère comme un prisonnier de guerre et décide de mettre son plan d’évasion à exécution avec quatre autres camarades.
« Borstal Boy » est adapté du roman autobiographique de l’écrivain, poète et dramaturge irlandais Brendan Behan. Au-delà de ses oeuvres et de son engagement sans faille auprès de l’IRA, il était aussi réputé pour son amour de l’alcool qui le conduisit à une mort prématurée en 1964 à l’âge de 41 ans. Bref, un sacré personnage et une légende en Irlande.
Je n’ai pas lu l’oeuvre de Behan mais difficile à croire que l’adaptation soit fidèle. Les scénaristes Nye Heron et Peter Sheridan (ce dernier assurant aussi la réalisation) nous livrent un récit mièvre, avec un borstal aseptisé et une double romance prude de Shawn Hatosy avec son ami homosexuel Charlie (Danny Dyer) et la fille de Joyce, Liz (Eva Birthistle), une jolie Anglaise. Bref une sacrée remise en question pour un jeune soldat, qui doute en entrant dans le borstal aussi peu de sa virilité que de sa haine pour les Anglais.
« Borstal Boy » est une romance où un jeune homme rempli de haine apprend à aimer. Pour appuyer son propos, il fait inutilement dans le larmoyant à plusieurs reprises à coup de musique pompeuse. Bref, je pense que, même si l’interprétation dans son ensemble est plutôt bonne (même si étonnamment Benham est interprété par un Américain et l’anglaise Liz par une Irlandaise !), ça ne sauve pas le film qui aurait mérité un traitement moins mélodramatique et plus réaliste. Là j’ai quand même beaucoup de mal à croire à cette histoire abracadabrante et maladroite. Dommage.
Rappelons également que l’homosexualité était interdite à l’époque en Grande-Bretagne et il apparait assez irréaliste que le personnage de Charlie ait étalé ses penchants sexuels aussi ouvertement.
Notons que le réalisateur et co-scénariste irlandais Peter Sheridan est le frère du réalisateur Jim Sheridan – il joue d’ailleurs deux petits rôles dans deux films de son frère « In the Name of the Father » (1993) et « The Boxer » (1997), deux films où le co-scénariste et co-producteur de « Borstal Boy » Nye Heron était le producteur associé. « Borstal Boy » est à ce jour le seul film de Peter Sheridan en tant que réalisateur.
DVD UK. Studio Enternainment (2008). Version originale sans sous-titre. Bonus : making of