Tiré d’une pièce de Noel Coward, « Blithe spirit » de David Lean est une charmante petite comédie tissée dans un humour noir tout en élégance.
Blithe Spirit (1945)
(L’esprit s’amuse)
Film de David Lean
Ecrit par David Lean et Donald Neame d’après la pièce de Noël Coward
Avec Rex Harrison, Constance Cummings, Kay Hammond, Margaret Rutherford
Production Two Cities Film
Durée 96 mn
UK
Comédie
Préparant l’écriture d’un livre sur un médium charlatan, Charles Condomine décide d’inviter une médium qui pourrait lui servir de source d’inspiration. Son choix se porte sur Mme Arcati, véritable excentrique mais qui a semble-t-il quelques dons : en effet elle fait apparaitre le fantôme d’Elvira, la première femme de Charles Condomine. Ce n’est pas du gout de la nouvelle Mme Condomine qui demande a Mme Arcati de faire disparaitre le fantôme. Mais Elvira est bien décidée à reconquérir son mari et organise sa mort pour qu’il la rejoigne dans l’au-delà.
Voici un film peu connu de David Lean bien loin de ses grosses productions qui ont fait sa gloire dans les années 50 jusqu’à « A passage to India » (la Route des Indes) en 1984. Mais Lean est finalement un cinéaste assez rare qui n’a tourné que 16 films en 42 ans de carrière.
« Blithe Spirit » était son troisième film qu’il a signé la même année que « Brief encounter » (« brèves rencontres »). Ce dernier allait marquer davantage les esprits et devenir son premier grand classique.
Pour autant, « Blithe spirit » ne démérite pas et se révèle une charmante petite comédie tissée dans un humour noir tout en élégance. On aurait pu avoir un doute, étant donné que le pitch est un peu glauque, mais sachant que le scénario est tiré d’une pièce de Noël Coward, pouvait-il en être autrement? Avant de devenir un film, « Blithe spirit » était une pièce écrite en cinq jours (d’après Noël Coward), écrite alors que le dramaturge était parti de Londres pour fuir le Blitz, et qui a triomphé dans le West End et à Broadway (à partir de 1941). L’adaptation cinématographique marquait la troisième collaboration entre le dramaturge et le cinéaste, puisqu’ils avaient co-réalisé le film de guerre « In which we serve » (« Ceux qui servent en mer », 1942) et que Lean avait signé son premier film seul aux commandes encore une fois sur une pièce de Coward (« The happy breed », 1944).
La réalisation et l’interprétation sont très dynamiques et aident cette comédie à se débarrasser de la forte odeur de naphtaline qui imprègne beaucoup de comédies de l’époque. Le casting ne démérite pas, porté par la vivifiante Margaret Rutherford parfaitement à son aise dans le rôle de la médium excentrique. La fin, bien qu’un peu attendue, est un sommet d’humour noir.
Inclus dans le coffret DVD Carlotta Films « David Lean, les premiers chefs d’oeuvre ». Version originale sous titrée en français.