Crime et système de classe. Une série B signée Joseph Losey.
Blind Date (1959)
(L’enquête de l’inspecteur Morgan)
Réalisé par Joseph Losey
Ecrit par Ben Barzman et Millard Lampell d’après le roman de Leigh Howard
Avec Stanley Baker, Hardy Krüger, Micheline Presle,…
Directeur de la photographie : Christopher Challis
Produit par Sydney Box Associates pour Independant Artists
Crime
95 mn
UK
Jan (Hardy Krüger) est un jeune peintre danois qui travaille dans une galerie d’art. Il y fait connaissance de Jacqueline Cousteau (Micheline Presle), une dame séduisante mais plus âgée et mariée. Celle-ci s’intéresse à Jan. Commence alors une liaison mouvementée entre les deux. Un jour qu’il a rendez-vous chez elle, il ne la trouve pas, et a la surprise de voir la police débarquer, conduite par l’inspecteur Morgan (Stanley Baker).
« Blind Date » fait partie de la première période anglaise de Joseph Losey, où il signe quelques films de série B, d’un intérêt plus ou moins grand. Ici on est assez proche de « The Sleeping Tiger » (1954). C’est un film dans la moyenne, mais qui marque la rencontre de Losey avec son autre acteur fétiche anglais : Stanley Baker. Le rôle tenu ici par Baker ne casse pas ici des briques mais Losey se rattrapera dans les deux films suivants : « The Criminal » (1960) et « Eva » (1962) qui sont d’une autre trempe.
« Blind date » est donc un bon petit film mais sans plus. On y retrouve l’obsession du système de classe qui caractérise Losey et qui pouvait s’exprimer pleinement au UK ! En effet ici, un jeune immigré danois, fils de mineur, est le coupable idéal et doit lutter pour ne pas être inculpé d’un meurtre. Sa seule porte de sortie, serait d’impliquer un haut fonctionnaire. On s’en doute, la police hésite. Seul l’inspecteur Morgan, lui-même issu des classes populaires, acceptera d’écouter sa version.
Le film est assez bien construit. « Blind Date » commence par l’arrivée de Jan dans l’appartement, puis quelques instants plus tard de la police. On découvre l’intrigue via le dialogue entre Jan et Morgan et des flashbacks. C’est plutôt bien vu, mais cette construction a tendance à ralentir et à enfermer le film (l’essentiel du film se passe entre l’appartement et le commissariat).
La réalisation de Losey est assez passe partout. Les acteurs font du bon boulot (dont l’acteur allemand Hardy Krüger), et la conclusion est intéressante. Si on en attend pas trop, « Blind Date » est un bon petit film criminel.
DVD Renown. Zone 2. Aucun sous titre, ni bonus.