Un road movie stylisé sur fond de deuil et de quête de rédemption. Une jolie ambiance bluesy desservie par quelques maladresses et un manque de moyens

Black Smoke Rising (2012)

(L’amertume des cendres)

Ecrit et réalisé par Drew Cullingham

Avec James Fisher, Jonnie Hurn, Chloe Farnworth, Aj Williams, Jill Greenacre,…

Direction de la photographie : Glen Warrillow / Production design : Charlie Falconer / Montage : Drew Cullingham / Musique : Christopher Barnett

Produit par Drew Cullingham, James Fisher et Jonnie Hurn

Drame

103mn

UK

Johan (James Fisher) est un trentenaire qui habite dans la banlieue londonienne, mal rasé et veste de cuir défraichie, qui joue de la guitare dans un groupe de blues avec son frère Raf. Quand ce dernier meurt soudainement, Johan se noie dans l’alcool. Mais Raf a laissé pour instruction que Johan est responsable de ses cendres, en ne laissant que des pistes vagues sur l’endroit où elles doivent être dispersées. Johan part alors dans une quête qui va l’amener à rencontrer plusieurs femmes, mais aussi à retrouver l’esprit de son frère.

Depuis 2009 et le film d’horreur « Umbrage », l’anglais Drew Cullingham écrit, réalise, monte et produit ses propres films à micro-budgets. Comme nombre de ses paires spécialisés dans les films tournés avec un budget minimum (moins de 100.000 livres), il signe essentiellement des films de genre destinés aux festivals et à la diffusion en ligne. Néanmoins « Black Smoke Rising » se distingue de ses autres films, car il s’agit d’un drame intimiste, d’un road movie sur fonds de deuil et de quête personnelle de rédemption, filmé en noir et blanc.

On ne s’étonnera pas d’apprendre que l’idée du film vient d’un deuil personnel éprouvé par le scénariste et réalisateur qui a en effet perdu son frère quelques années plus tôt. Ajoutez à cela son envie de faire un road movie et probablement qu’il aime le blues, et vous avez « Black Smoke Rising ».

Un film avec l’ambiance travaillée et centré sur le deuil du personnage principal mais aussi sa rédemption. Car Johan ne s’aime pas et a tendance à se foutre des sentiments des autres, cette double dynamique le poussant inexorablement vers l’auto destruction. Des rencontres avec des femmes de trois âges différents (une cinquantenaire qui peut entendre les esprits, une jeune femme qui s’intéresse à lui mais refuse ses avances sexuelles et une adolescente mystérieuse) vont l’aider à retrouver la paix.

Mais si le film est bien filmé dans un noir et blanc ultra contrasté, et que la musique blues qui enveloppe le film est très sympathique, « Black Smoke Rising » souffre de plusieurs défauts. D’abord le scénario aurait mérité un peu de travail avec des personnages et des dialogues moins caricaturaux. Mais surtout le montage rapide et les prises de vue parfois pas très cohérentes ni lisibles desservent le film. Enfin, si James Fisher (un habitué des tournages avec Cullingham comme nombre d’autres membres de l’équipe) n’est pas un mauvais acteur, il n’est pas assez bon pour porter à lui seul un film entier.

Bref, « Black Smoke Rising » souffre d’un manque de finitions et de choix pas forcément heureux. C’est dommage car il y a aussi de belles choses dans ce drame, ce qui laisse un goût d’amertume (Cullingham aurait eu besoin de quelqu’un pour l’accompagner dans cette production, peaufiner le scénario et rectifier certains choix).

« Black Smoke Rising » est actuellement disponible (au 1er mai 2021), en version originale sous-titrée, sur le store français d’Amazon Prime Video.