Un drame historique et horrifique réussi où la cruauté des hommes est finalement bien pire que celle de la peste noire !
Black Death (2010)
Réalisé par Christopher Smith
Ecrit par Dario Poloni
Avec Sean Bean, Eddie Redmayne, John Lynch, David Warner, Kimberley Nixon, Carice van Houten,…
Direction de la photographie : Sebastian Edschmid / Production design : John Frankish / Direction artistique : Jens Löckmann / Montage : Stuart Gazzard / Musique : Christian Henson
Produit par Jens Meurer, Douglas Rae et Phil Robertson
102mn
Drame / Horreur
Allemagne / UK
Angleterre, 1348. « L’odeur des morts flotte dans l’air comme du poison. Une peste, sans pitié plus cruelle qu’une guerre est descendue sur nous. Une pestilence qui laissera pour mot la moitié de notre royaume. D’où venait-elle ? Que portait son germe ? Les prêtres nous dirent que c’était la punition de Dieu. Pour quel pêché ? Quel commandement faut-il violer pour subir ça ? Non, nous connaissions la vérité. Ce n’était pas le travail de Dieu, mais du diable ou plutôt de la sorcellerie. Et notre tâche est d’appliquer la médecine de Dieu en chassant les démons. »
La tranquillité de la campagne anglaise éclairée par la lune fait place à des silhouettes qui ramènent un corps. Le cadavre d’un moine qui après une inspection (menée à distance) saigne des aisselles. Dans un cachot du monastère, un jeune moine Osmond (Eddie Redmayne) inspecte ses aisselles. Il n’a rien. Il prie, se lève, et tambourine contre la porte. Il n’a pas la peste. Il veut sortir.
« Blackdeath » raconte l’histoire d’Osmond, jeune moine mais toujours amoureux d’une jeune femme Averill (Kimberley Nixon) malgré ses voeux. Pour la rejoindre, il décidera d’aider un personnage patibulaire Ulrich (Sean Bean) qui avec ses camarades du même acabit partent à la chasse aux sorcières pour le compte de l’évêque et veulent inspecter un village perdu dans les marais où personne ne serait atteint de la peste. Un mystère pas très net qui mérite une enquête !
« Blackdeath » se déroule sur fond de la fameuse épidémie de peste noire qui (selon Wikipédia) « a tué de 30 à 50 % des Européens en cinq ans (1347-1352), faisant environ 25 millions de victimes ». Le scénario de Dario Poloni, un scénariste et réalisateur d’origine italienne et irlandaise, basé à Londres, propose une histoire aussi cruelle que la peste elle-même. « Blackdeath » tue les hommes ou/et les transforme en monstres. Tout espoir s’achève par la mort, qu’elle soit apportée par la maladie ou par la main de l’homme. Mais qui des deux est la plus cruelle ?
Le réalisateur anglais Christopher Smith est déjà connu à l’époque pour ses films d’horreur efficaces « Creep » (2005), « Severance » (2006) et « Triangle » (2009). Mais le voici pour la première fois à la tête d’un film en costume. Et il s’en tire très bien. L’ambiance est macabre et sinistre à souhait.
Niveau casting, le londonien oscarisé quelques années plus tard (pour avoir interprété Stephen Hawking à l’écran) Eddie Redmayne avait déjà eu quelques rôles intéressants (notamment dans la mini-série « Tess of the D’Urbervilles »), mais celui-ci est incontestablement l’un de ses premiers rôles majeurs au cinéma. Il est très convaincant dans la peau de ce moine torturé entre ses désirs et sa conscience et qui finira par y perdre son innocence. Sean Bean est très à l’aise dans le rôle de l’impitoyable chasseur de sorcières (qui lui va comme un gant !).
« Blackdeath » est un film d’horreur en costumes, sans surnaturel et sans monstres (non humains j’entends). Après tout, la folie des hommes suffit amplement à vous glacer le sang. Ne comptez pas sur ce film pour vous mettre en paix avec le moyen âge, la religion et avec l’humanité en général. On pense parfois au film mythique « Witchfinder General » (1968), terrible film sur l’inquisition et la chasse au sorcière.
A noter que si l’action est censée se dérouler dans la campagne anglaise au Moyen Age le film a été tourné de nos jours (ce qui est assez logique, non?) mais en Allemagne (ce qui est un peu plus surprenant mais après tout pourquoi pas ?).
DVD zone 2 FR. Editions Seven7 Editions (2011). Version originale avec des sous-titres et version française.