Un petit thriller pas toujours convaincant mais sauvé grâce à une réalisation solide de Jack Cardiff et un montage au cordeau
Beyond This Place (1959)
(Fils de forçat)
Réalisé par Jack Cardiff
Ecrit par Kenneth Hyde d’après le roman d’A.J. Cronin
Avec Van Johnson, Vera Miles, Bernard Lee, Emlyn Williams, Leo McKern, Ralph Truman, Moultrie Kelsall,…
Direction de la photographie : Wilkie Cooper / Montage : Ernest Walter / Direction artistique : Ken Adam / Musique : Douglas Gamley
Produit par Maxwell Setton et John R. Sloan pour Georgefield Productions
Tourné aux Studios Walton, Walton-on-Thames, Surrey et à Liverpool
Crime / Thriller
82mn
UK
A la fin des années 50, un jeune homme Paul Mathry (Van Johnson) débarque à Liverpool. Il vient des Etats Unis pour retrouver les traces de son père, mort héroïquement pendant la guerre d’après sa mère. Mais il apprend rapidement une fois à Liverpool que celui-ci est toujours vivant et qu’il est emprisonné depuis vingt ans pour meurtre !
Paul est pour le moins désarçonné quand il apprend que son père, ce héros de guerre, croupit en fait en prison depuis 20 ans ! Sa mère et lui avaient quitté Liverpool précipitamment pendant la guerre pour se réfugier aux Etats-Unis. Une fois qu’il apprend la vérité, il n’a plus qu’une seule idée en tête : comprendre et faire sortir son père de prison. Mais comment faire alors qu’il n’a que que quelques jours avant le départ de son bateau.
Heureusement, Paul va rencontrer Lena (Vera Miles) une jeune femme, qui quoiqu’un peu étrange dans sa relation avec les hommes, semble prête à l’aider. Tant mieux car à part un ancien policier, devenu poivrot, qui lui met la puce à l’oreille sur le témoignage potentiellement foireux du principal témoin et un juge compréhensif (qui a permis au père de Paul d’éviter la peine de mort), les autres protagonistes de l’affaire, le procureur et le policier en charge de l’enquête, semblent moins compréhensifs, voir vraiment hostiles !
Une carte postale qui a disparu de la scène du crime semble être la clef ! Mais encore faudra-t-il que Paul réussisse à mettre la main dessus !
Ce petit thriller de série B s’appuie sur un scénario old school pas vraiment crédible (euphémisme pour certains qui crieront au grand n’importe quoi). La présence au générique de Val Johnson, acteur américain au creux de la vague et alors âgé de 45 ans (alors que son personnage est censé avoir 20 ans de moins) n’aide pas. Pourtant je ne trouve pas sa prestation catastrophique. De même pour Vera Miles, également débarquée des Etats Unis et qui jouera l’un de ses rôles les plus connus l’année suivante pour Hitchcock (elle interprète la soeur de Janet Leigh dans « Psycho »).
Malgré ces réserves, « Beyond this Place » (rebaptisé « Web of Evidence » aux USA) est loin d’être inintéressant. D’abord parce qu’il est réalisé avec soin par Jack Cardiff (le montage et la photo sont très bons). De plus, on a droit à des très belles vues du Liverpool d’après guerre. Enfin, la dernière partie n’est pas trop attendue. Notamment j’ai adoré le retour à la vie réelle du père, incarné par un Bernard Lee fantastique et méconnaissable.
Jack Cardiff, directeur de la photographie légendaire, qui a travaillé avec les plus grands, est passé à la réalisation en à la fin des années 50 avec deux petits films de série B « Intent To Kill » (1958) et donc ce « Beyond This Place » (1959). Il aura enfin l’opportunité de tourner un film à la hauteur de son talent l’année suivante avec l’autrement plus ambitieux « Sons and Lovers » (1960).
A ce jour « Beyond This Place » n’a jamais été édité en DVD et à part quelques copies de mauvaise qualité sur youtube, les chances de le voir sont très minces. C’est dommage.