Ce téléfilm est basé sur une histoire vraie. Guy Burgess était l’un des membres du Cambridge Five, ce réseau d’espions haut placés dans la société britannique.

An englishman abroad (1983)

Téléfilm de John Schlesinger

Ecrit par Alan Bennett

Avec Alan Bates, Coral Browne,…

Diffusé sur BBC One le 29 Novembre 1983

60 mn

UK

En 1958 Guy Burgess (Alan Bates), espion britannique exilé à Moscou, fait la rencontre de Coral Browne (Coral Browne), une actrice australienne qui participe à une tournée de Hamlet. Invitée à venir déjeuner à l’appartement de Burgess, elle va devoir faire preuve de beaucoup de persévérance pour le trouver. Une fois sur place, Burgess lui présente une étrange requête.

Ce téléfilm de 60 mn (le format royal pour un téléfilm anglais de qualité), est basé sur une histoire vraie. Guy Burgess était l’un des membres du Cambridge Five, ce réseau d’espions haut placés dans la société britannique. Burgess, diplomate britannique, a été forcé de quitter l’Angleterre en 1951 en compagnie de l’un de ses camarades Donald MacLean sur lesquels de forts doutes commençaient à peser.  Burgess n’était pas suspecté à l’époque, mais il est probable que les Russes aient eu peur de son comportement erratique (il souffrait d’alcoolisme chronique) et aient préféré le mettre à l’écart.

Le téléfilm raconte une véritable rencontre entre l’actrice Coral Browne et Guy Burgess en 1958. Celui-ci, après lui avoir volé un savon, des cigarettes, une bouteille et son maquillage, l’invite à venir déjeuner chez lui. Intriguée par le personnage, elle se rend chez lui, un petit appartement miteux dans une tour. Là, Burgess lui demande de prendre ses mesures et de lui faire fabriquer un costume sur mesure chez son tailleur personnel à Londres.

Comme toujours chez Bennett, les dialogues et situations impressionnent par leur maitrise et leur précision quasi chirurgicale. Bennett ne s’intéresse pas à la politique, mais à la condition d’un homme, expatrié, dégradé de sa position sociale, méprisé dans son pays, mais qui reste profondément anglais et dont le principal rêve serait d’avoir un costume tout neuf de son tailleur.

« L’Angleterre, si petite. Une musique petite, un art petit. Timide, goûteux, agréable. Cependant on l’aime. Vous voyez, je peux dire que j’aime Londres et je peux dire que j’aime l’Angleterre. Mais je ne peux pas dire que j’aime mon pays. Je ne sais pas ce que ça veut dire. « 

L’actrice Coral Browne (qui joue ici son propre rôle) fera donc du shopping à Londres pour Burgess, s’emportant même contre le fabriquant de pyjamas qui désormais refuse d’avoir Burgess comme client (« nous avons la couronne dans nos clients, voyons! »). Elle fera ce shopping par compassion pour cet homme qu’elle sent tellement meurtri par son exil.

La réalisation un peu passe partout et austère mais efficace du réalisateur anglais John Schlesinger (qui est quand même l’auteur de « Billy Liar » et de « A Kind of loving » en Angleterre et de  « Macadam Cow-boy »  et « Marathon Man » aux USA)   est à saluer. La reconstitution de la Russie de la guerre froide, tournée en fait dans le nord du Royaume Uni, est impressionnante de réalisme.

Alan Benett et John Schlesinger remettront le couvert en 1991 pour la BBC pour le non moins remarquable « A question of attribution » qui s’intéresse au cas de l’un des autres membres du Cambridge Five, l’éminent historien de l’art, Anthony Blunt.

Vous pouvez retrouver « An englishman abroad » dans le coffret DVD « Alan Bennett at the BBC ». La qualité d’images n’est malheureusement pas epoustouflante mais acceptable et vous disposez de sous titres anglais.