Alan Partridge, l’un des personnages comiques les plus célèbres outre-manche, débarque enfin sur grand écran ! Pour le meilleur ?

Alan Partridge (2013)

(Alan Partridge: Alpha Papa)

Réalisé par Declan Lowney

Ecrit par Neil Gibbons, Rob Gibbons, Steve Coogan, Armando Iannucci et Peter Baynham

Avec Steve Coogan, Colm Meaney, Tim Key, Felicity Montagu,…

Direction de la photographie : Ben Smithard / Production design : Dick Lunn / Montage : Mark Everson / Musique : Ilan Eshkeri

Produit par Kevin Loader et Henry Normal

Comédie

90mn

UK / France

Alan Patridge (Steve Coogan) est animateur radio dans une radio vieillissante de Norfolk. Quand la station est rachetée par un grand groupe média, Partridge et ses co-animateurs se retrouvent sur la sellette. Comprenant qu’il risque d’être le premier à partir, il recommande à ses nouveaux boss de virer plutôt son ami et collègue Patt (Colm Meaney). Mais celui-ci revient quelques jours plus tard à la station et prend tout le monde en otage. Patridge qui a réussi à s’échapper est appelé par la police pour faire l’intermédiaire et doit retourner à l’intérieur de la radio. Mais au lieu d’inviter son collègue à se rendre à la police, Partridge profite de la situation pour se faire de la pub…

En France, on connait un peu Steve Coogan pour ses rôles au cinéma, chez Jim Jarmusch (un segment hilarant dans « Coffee and Cigarettes » en 2003), ses quelques apparitions dans des méga productions américaines (« Around the World in 80 days », « Night at the Museum »,…) ou encore « Philomena » (2013) de Stephen Frears.  On connait moins ses nombreuses apparitions chez l’excellent Michael Winterbottom (24 hour people, Tristram Shandy: A Cock and Bull Story, The Look of Love, The Trip…).

Mais en Angleterre, Steeve Coogan reste surtout Alan Partridge, un personnage comique co-créé par Coogan et l’immense Armando Iannucci pour la radio en 1991. Partridge est devenu rapidement une icône de l’humour britannique, faisant de nombreuses apparitions à la radio, sur scène et à la télévision.

Alan Partridge est un anti-héros, un présentateur radio et télévision à l’égo disproportionné qui pour promouvoir sa carrière n’hésite pas à écraser les autres. Il en est convaincu, il est le meilleur animateur du monde. Mais son comportement infantile, son ignorance crasse, sa lâcheté légendaire et sa méchanceté inée se retournent contre lui dès qu’il ouvre la bouche… et il a langue bien pendue !

Créature pathétique et détestable, mais extrêmement drôle (toujours involontairement), Alan Partridge n’avait jamais franchi le seuil du grand écran. Vu sa popularité outre manche, ce n’était qu’une question de temps et voici donc qu’il fait ses débuts au cinéma en 2013. Alors, pour le meilleur ou pour le pire ?

Steeve Coogan incarne toujours à la perfection ce personnage qui lui va comme un gant, et qui est ici presqu’aussi détestable qu’il l’est sur les ondes ou le petit écran. Mais cela suffit-il à faire un bon film ? « Alan Partridge » le film repose sur un concept intéressant : la station de radio où il travaille est rachetée par un grand groupe, mettant sa carrière en jeu et il va se retrouver rapidement en plein centre d’une prise d’otage. Dans ces conditions extrêmes, on se doute que le personnage va se dépasser.

Mais voilà on est dans un film qui ne s’adresse pas qu’aux fans d’Alan Partridge. Il y a pas mal de scènes drôles et il s’agit plutôt d’un bon millésime en matière d’adaptations cinématographiques de sitcoms britanniques (genre où les ratés sont bien plus nombreux que les réussites). Mais tout fan du personnage ne peut que regretter de ne pas le voir encore plus odieux et détestable. De plus, le concept du film s’épuise assez rapidement et ça tourne parfois à vide. On n’atteint jamais le génie comique des séries télés (« Knowing Me, Knowing You » ou « I’m Alan Partridge ») mais on peut quand même passer un bon moment – si on ne reste pas trop fixé sur sa gloire passée ! C’est dur quand même.

Evidemment, bien que co-produit par les français de StudioCanal, « Alan Partridge » n’est jamais sorti en France, ni en salles, ni sur support physique.

DVD/Blu-ray UK. Studio StudioCanal (2014). Version originale sans sous-titres