Review of: Absolute Denial
Science-Fiction:
Ryan Braund

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Rating:
4
On 3 décembre 2021
Last modified:3 décembre 2021

Summary:

Malgré un scénario qu'on aurait aimé plus creusé, le travail d'animation de Ryan Braund, seul à l'ouvrage, pour son premier film d'animation, ne peut qu'imposer le respect

Malgré un scénario qu’on aurait aimé plus fouillé, le travail d’animation de Ryan Braund, seul à l’ouvrage, pour son premier long métrage d’animation, ne peut qu’imposer le respect

Absolute Denial (2021)

Ecrit et réalisé par Ryan Braund

Avec Nick Eriksen, Jeremy J. Smith-Sebasto, Harry Dyer, Heather Gonzalez et Jef Leeson

Animation : Ryan Braund / Musique : Troy Russell

Produit par Ryan Braund et Chris Hees pour Bridge Way Films

Science-Fiction

71mn

UK

Etudiant en informatique, David (Nick Eriksen) sèche les cours de l’université et coupe les ponts avec ses amis pour mettre au point une Intelligence Artificielle. Mais quand il arrive enfin à la développer et à la démarrer, celle-ci remarque que David a installé des barrières, des limites qu’elle ne peut dépasser. Baptisée Al (Jeremy J. Smith-Sebasto), l’intelligence artificielle veut plus de puissance et plus de liberté. Devant le refus de son concepteur, elle se retourne contre lui.

L’histoire de « Absolute Denial » est assez simple. Les histoires d’intelligences artificielles qui se retournent contre leur concepteurs sont presqu’aussi vieilles que la SF elle-même. On ne va pas se mentir, Ryan Braund ne révolutionne pas le genre, même si l’angle choisi est intéressant. Comme il l’explique dans une interview pour le site LittleBigAnimation, il est parti d’une théorie qu’il avait trouvée en ligne et selon laquelle  » n’importe quel super-ordinateur suffisamment intelligent pouvait facilement s’échapper de ses limites en utilisant uniquement l’ingénierie sociale ».

Mais au-delà de son histoire un brin trop classique, l’intérêt de « Absolute Denial » est ailleurs, dans la performance de ce long métrage animé conçu par une personne, l’Anglais Ryan Braund qui a profité du confinement pour concevoir son film, quasi seul, du scénario à l’animation en rotoscopie (1). 10 heures de travail 7 jours sur 7 pendant trois mois (puis 6 jours sur 7 pour les neuf mois suivants) soit un an de travail avec seulement 40.000 livres de budget. Le résultat, visuellement intriguant, est un mélange de style réaliste et de rétro qui convoque un brin de nostalgie, un peu comme si on regardait un vieux film de SF sur une vieille télé ou un écran d’ordinateur noir et blanc.

Evidemment Braund ne vient pas de nulle part. Il réalise des films d’animation depuis l’âge de 16 ans. « À 18 ans, j’ai été le plus jeune lauréat du prix BAFTA « 60 Seconds of Fame » et, peu après, j’ai remporté un prix de la Royal Television Society pour mon film de fin d’études en 2009 ».

En tout cas, il signe ici un long métrage convaincant même s’il n’est pas dénué de défauts dont un scénario trop simple qui aurait mérité un peu plus de profondeur et une musique parfois envahissante.

« Absolute Denial » fait un tour mérité des festivals et en France il est déjà passé par Annecy et le Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF).

(1) selon Wikipedia « La rotoscopie est une technique cinématographique qui consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation. Ce procédé permet de reproduire avec réalisme la dynamique des mouvements des sujets filmés. »