« A matter of life and death » de Powell et Pressburger a été élu en 2004 le second meilleur film britannique de tous les temps derrière « Get Carter ».
A matter of life and death (1946)
(Une question de vie ou de mort)
Ecrit, produit et réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger
Avec David Niven, Kim Hunter, Robert Coote,…
Directeur de la photographie : Jack Cardiff
104 mn
Romance
UK
Peter D. Carter (David Niven) est un jeune pilote anglais dont l’avion va s’écraser. Tout l’équipage (dont son camarade Bob) est mort. Il réussit toutefois à joindre la tour de contrôle. Dans ses derniers instants, il parle à June (Kim Hunter), une jeune engagée américaine. Les deux jeunes gens sont attirés l’un par l’autre, mais il ne reste plus que quelques minutes avant que l’avion s’écrase, et Peter décide de sauter sans parachute, allant vers une mort certaine.
Mais alors que Bob (Robert Coote) attend à l’entrée du Paradis, Peter n’arrive pas. En fait le guide 71 n’a pas réussi à récupérer Peter à cause du brouillard. Peter se réveille sur une plage pas très loin de la base militaire où travaille June. Les deux amoureux se retrouvent donc contre toute probabilité.
Mais le Guide doit récupérer Peter. Ce dernier refuse et demande un procès équitable pour qu’il puisse rester sur Terre.
Le problème? Le procureur n’est ni plus ni moins que le premier américain tué par les Anglais pendant la guerre d’indépendance, et prend très mal cette histoire d’amour entre un Anglais et une « Américaine de bonne naissance ».
« Le nouveau monde devrait il retourner vers l’ancien? La bonne humeur d’un Américaine noyée sous la dérision britannique? Sa vie trépidante ralentie au rythme poussif d’un match de cricket ? Son confort habituel abandonné au profit de boissons tièdes, de pièces glaciales, de tuyauteries pourries, de fumées de cheminées ? »
Et les jurés? Ils sont de nationalités différentes (chinois, français, russe, irlandais) , mais viennent de pays qui ont été tous en guerre à un moment ou à un autre contre les Anglais.
« Constituez un jury n’importe où, il aura toujours un a priori anti-anglais ».
L’amour sera-t-il plus fort que les rancoeurs nationales?
Le duo formé par Michael Powell-Emeric Pressburger dans de nombreux films des années 40 et 50 a apporté au cinéma britannique plusieurs de ses meilleurs films.
« A matter of life and death » en fait partie. C’est une sublime romance magnifiquement mise en scène. L’un des choix esthétiques primordiaux du film a été de filmer en Technicolor les scènes sur Terre et en noir et blanc (en fait en Technicolor monochromisé) celles au Paradis. Une belle audace pour l’époque dont la réussite doit énormément au talent de Jack Cardiff, formé dans les laboratoires de Technicolor, et qui signe ici sa première collaboration avec Powell (il sera aussi de la partie sans surprise sur « Black Narcissus » (Le Narcisse Noir) et « The Red Shoes » (Les chaussons rouges), deux autres grands triomphes du Technicolor signés Powell et Pressburger.
« Les décors du Paradis », et notamment le fameux escalier (qui vaudra au film d’être rebaptisé « Stairway to heaven » aux USA où la présence de « Death » dans le titre ne plaisait pas) sont de toute beauté, mais aussi modernes que froids, à côté de la vision terrestre bucolique et tout en technicolor flamboyant.
Il est amusant de penser que l’idée de faire ce film est venue du gouvernement britannique qui voulait améliorer les relations anglo-américaines alors que les Anglais n’étaient pas spécialement heureux de voir les Américains, venus tardivement à leur aide, s’installer chez eux après la guerre.
Le procès en lui-même, qui occupe le dernier quart du film, est un petit chef d’oeuvre d’humour.
« A matter of life and death » a été élu en 2004 le second meilleur film britannique de tous les temps derrière « Get Carter » de Mike Hodges.
Combo Blu-ray et DVD. Studio Elephant Films (2014) Audio en anglais et sous-titres en français.