Scénario neuneu + personnages pas très charismatiques = comédie romantique ratée et premier échec de Danny Boyle.

Une Vie Moins Ordinaire

A Life Less Ordinary (1997)

(Une vie moins ordinaire)

Réalisé par Danny Boyle

Ecrit par John Hodge

Avec Cameron Diaz, Ewan McGregor, Holly Hunter, Delroy Lindo, Ian Holm, Tony Shalhoub,…

Directeur de la photographie : Brian Tufano

Musique : David Arnold

Produit par Andrew Macdonald pour Channel Four Films, Figment Films, Polygram Filmed Entertainment

Comédie romantique / fantastique / crime

105 mn

UK / USA

Robert Lewis (Ewan McGregor) est un écrivain de romans de gare qui travaille au service de nettoyage d’une grande entreprise pour gagner sa vie. La même journée, il apprend qu’il est viré de son boulot pour être remplacé par un robot et que sa copine le quitte pour un prof d’aérobic. Il perd également son logement dès le lendemain. Désespéré, il décide d’avoir une discussion avec le PDG de l’entreprise qui l’employait (Ian Holm). Mais ce dernier le traite comme un moins que rien et quand le service de sécurité tente de le mettre dehors, il prend en otage la fille du PDG, Celine (Cameron Diaz), une fille de riche trop gâtée et insupportable.

A Life Less OrdinaryUn an après « Trainspotting », et pour son troisième film, le réalisateur Danny Boyle tente l’aventure américaine avec une comédie romantique fantastique déjantée « A Life less ordinary ».

Même s’il est filmé aux Etats Unis, « A Life Less Ordinary » reste largement britannique, voire même écossais, et rassemble des habitués de l’univers de Danny Boyle. On retrouve ainsi en tête d’affiche Ewan McGregor qu’il avait fait connaître au grand public grâce à ses deux précédents films. Le scénario est signé par John Hodge et le film est produit par Andrew MacDonald. Tous les trois étant déjà impliqués dans ses précédents films, très réussis : « Shallow Grave » (1994) et « Trainspotting » (1996).

Et pourtant, on peut argumenter que « A Life Less Ordinary » est le premier gros ratage de Boyle. Le but du film est clairement de signer un succès international. La mise en scène de Boyle est encore plus dans l’air du temps et boursouflée (Boyle ne fait pas dans la légèreté) que pour ses précédents films. Le film se rêve comédie romantique branchée, comme si Boyle voulait reproduire le succès monumental de « Four weddings and a Funeral » (1994) en mettant la formule à sa sauce.

Comme souvent dans les comédies romantiques, l’amour doit être improbable (ici entre un balayeur et une jeune femme riche). Et bien sûr la formule fonctionne si la magie s’opère entre les deux acteurs. Le premier rôle féminin est tenu par l’actrice américaine Cameron Diaz (pas encore starifiée par « There’s Something About Mary » des frères Farrelly). Le couple Ewan McGregor / Cameron Diaz fonctionne, mais de là à dire qu’il fait des étincelles…  Ewan McGregor, avec sa coiffure improbable, semble moyennement impliqué (et on peut le comprendre). De plus les deux « héros » sont finalement moyennement sympathiques et très caricaturaux : entre la jeune riche qui croit que tout lui est dû et le jeune homme pleurnichard qui s’apitoie continuellement sur lui-même.

Le problème étant que « A Life less Ordinary » en fait trop pour être branchouille et plaire aux d’jeunes. La cerise sur le gâteau étant apporté par l’aspect fantastique du film. En effet nos deux improbables tourtereaux sont suivis par deux policiers anges (interprétés par les pauvres Holly Hunter et Delroy Lindo) envoyés sur Terre pour s’assurer qu’ils tombent amoureux. Oui parce que là haut il y a une espèce de commissariat tout blanc dirigé par saint Pierre qui doit s’assurer que les gens tombent amoureux, se marient et le restent ! Déjà c’est un concept un peu con-con mais c’est très mal inséré dans le scénario et on se dit que le film aurait peut-être été moins mauvais sans toute cette couche fantastique qui n’apporte finalement rien.

Le dialogue neuneu et complètement inutile de fin entre les deux personnages (avec des extraits du film en fonds) atteint le comble du ridicule. On a l’impression que Hodge et Boyle ont besoin de justifier le scénario ou, pire, de l’expliquer une dernière fois aux spectateurs pour être sûr qu’ils ont tout compris. Atroce.

Il faudra encore à Boyle un autre ratage américain, « The Beach » (2000) avec DiCaprio, avant de retourner l’espace de deux téléfilms à la télévision britannique où il s’était formé, probablement le temps de se laver les neurones.

DVD zone 2. MEP Vidéo. Version française et version originale sous titrée en français.