Une satire morale sans concession superbement mise en scène par Kubrick. Malcolm McDowell y est impressionnant.

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A Clockwork Orange (1971)

(Orange mécanique)

Réalisé par Stanley Kubrick

Ecrit par Stanley Kubrick d’après le roman d’Anthony Burgess

Avec Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke, Adrienne Corri,…

Directeur de la photographie : John Alcott

Produit par Stanley Kubrick

Tourné aux Pinewood Studios

Crime / Science-fiction

137 mn

UK / USA

Dans un Londres futuriste, Alex (Malcolm McDowell) est un jeune homme fan de Beethoven mais surtout le meneur d’un gang qui pratique le vol et l’ultra-violence (viol et meurtre) comme un divertissement.

Clockwork_orangeA« A Clockwork Orange » est certainement le film le plus polémique de Kubrick. Ce dernier n’y recule devant aucune extrémité dans sa description de l’ultra-violence qu’elle soit individuelle ou pratiquée par la société.

Les scènes de violence gratuite organisées par Alex et qui ont marqué les esprits n’occupent que le premier tiers du film. Dans le reste du film, Alex va, après un séjour en prison de deux ans (sur une peine de 14 ans), accepter d’être soumis à un traitement révolutionnaire qui le soignera de ses envies criminelles en 15 jours. Une sacrée économie pour l’état qui peut se débarrasser ainsi facilement des prisonniers de droit commun et faire des économies considérables.

Et on arrive à la deuxième partie du film, aussi dérangeante que les scènes de violence qu’a commise Alex, celle des scènes de torture dans l’institut de recherche. Cobaye, il doit subir la projection de séquences violentes ou pornographiques sous l’effet de médicament, attaché à une chaise et les yeux maintenus ouverts par un mécanisme médiéval. Au point de devenir à la fin du traitement un mannequin dépourvu de toute possibilité de choix moral. Le crime devient alors une impossibilité physique.

Dans la dernière partie, Alex est donc libéré et retrouve la vie réelle. Evidemment la réinsertion va être difficile. Et celui qui était tortionnaire va devenir victime avant de devenir un instrument politique.

La satire morale créée par Anthony Burgess et publiée en 1962 est très efficace, et superbement transposée à l’écran par Kubrick (qui comme dans l’édition américaine du livre jusqu’en 1986 omet le dernier chapitre consacré à la rédemption d’Alex).

Kubrick n’en fait pas trop dans le futurisme kitch, et donc son film a plutôt bien vieilli. D’autant que les questions morales soulevées par le film et le parcours d’Alex sont toujours bien réelles et le seront probablement tant que l’humanité durera.

Décors, langage, musique (Beethoven en version horriblement modernisée) ou encore interprètes sont utilisés de façon à renforcer le malaise et la tension incessantes. Côté acteurs, on retiendra ainsi les prestations hallucinées et grand-guignolesques de Malcolm McDowell dans le rôle principal et de Patrick Magee.

Il faut féliciter enfin les collaborateurs du maître disparus trop tôt et qui étaient alors en début de carrière. A commencer par le directeur artistique John Barry qui avait débuté juste un an auparavant sur « Kelly’s Heroes » de Brian G. Hutton. Il officiera par la suite notamment sur « Star Wars » et « Superman » mais sa brillante carrière s’arrêtera en 1979, année à laquelle il décède à l’âge de 44 ans. La photo est assurée par John Alcott au titre de cameraman éclairagiste, mais il assurera également pour Kubrick la photo mythique sur « Barry Lyndon » et « Shining », ou encore de « Greystock » (1984) pour Hugh Hudson. Il est mort en 1985 d’une crise cardiaque.

DVD / Blu-ray. Zone 2 FR (2007). Studio Warner Bros. Version française et version originale sous-titrée