(Photo : Alain LE CONG NEN)

Et voilà, la 21e édition du festival des Ecrans Britanniques est terminée. Pour la cinquième année consécutive, j’ai eu le privilège de participer à ce festival de cinéphiles, basé à Nîmes et consacré au cinéma britannique.

Le festival avait commencé très fort avec la projection en salles (une première) de la mini série polémique sur l’Etat Islamique et ses méthodes de recrutement, « The State » de Peter Kosminsky. Le festival avait eu la bonne idée d’inviter l’un des acteurs prinicipaux Sam Otto, un jeune Anglais qui malgré ses 25 ans, est d’une maturité étonnante.

Cette année était marquée bien entendue par le deuxième passage de Ken Loach à Nîmes. La visite fut éclaire (24 heures), mais Loach, toujours aussi enthousiaste et prompt à débattre, aura présenté cinq de ses films et largement commenté son travail auprès du public venu nombreux (sans surprise, toutes les séances étaient complètes). Il est amusant de voir, que malgré sa filmographie combative et radicale, l’homme est lui d’une douceur et d’une politesse inépuisables, accueillant toutes les questions et remarques avec un sourire. Toujours à l’écoute, il aime poser les questions, et c’est un plaisir de discuter avec lui. J’ai profité de la retrsopective pour voir le documentaire « Versus : The life and films of Ken Loach » (2016), revoir sa  première palme d’Or « The Wind That Shakes The Barley » (Le vent se lève, 2006), son documentaire « The Spirit of ’45 » (2013) ou encore parmi ses téléfilms, sous-titrés en français spécialement par le festival, « Days of Hope » (1975).

Parmi les films s’inscrivant dans l’actualité du cinéma britannique, je suis loin d’avoir eu l’occasion de faire le tour des nombreuses avant-premières proposées mais j’ai apprécié « The Death of Staline » d’Armando Ianucci et la bio de Morissey « England is mine » de Mark Gill. Pour sa part « Darkest Hour » m’a un peu déçu même si la prestation de Gary Oldman reste impressionnante et méritait bien un Oscar (et pas seulement pour le maquillage). En parlant de cet excellent acteur, j’ai revu avec plaisir « Sid and Nancy » (1986) d’Alex Cox avec un Gary Oldman dans un registre pour le moins différent !

Pour ma part, j’étais donc au festival pour présenter un hommage à Dirk Bogarde à travers une sélection de 4 films : la comédie hostpitalière débridée « Doctor in the House » (1954) de Ralph Thomas, le thriller « Victim » (1961) signé Basil Dearden sur le chantage subi par les homosexuels dans une Grande-Bretagne où les « queers » peuvent se retrouver en prison, le film cérébral « Providence » (1977) réalisé par Resnais sur un scénario de David Mercer et enfin « Daddy Nostalgie » (1990), le dernier film, très émouvant, tourné par Bogarde sous la direction de Bertrand Tavernier.

Ca a été un bonheur pour moi de travailler sur cet hommage à Dirk Bogarde et j’espère avoir permis au public du festival de prendre la mesure de l’étendue des talents de l’acteur et aussi de découvrir un peu l’homme, malgré la carapace qu’il s’est construit tout le long de sa vie (et notamment par le biais des sept volumes de son autobiographie !).

A bientôt pour une 22e édition ?