Drame:
Morten Tyldum

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Rating:
3
On 10 mars 2015
Last modified:19 mars 2015

Summary:

Sans être mauvais, The Imitation Game en fait un peu trop pour être honnête et s'enfonce dans un classicisme outrancier.

Sans être mauvais, The Imitation Game en fait un peu trop pour être honnête et s’enfonce dans un classicisme outrancier.

2014, THE IMITATION GAME

The Imitation Game (2014)

Réalisé par Morten Tyldum

Ecrit par Graham Moore d’après le livre de Andrew Hodges

Avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode, Rory Kinnear,…

Directeur de la photo : Oscar Faura

Musique : Alexandre Desplat

Produit par Nora Grossman, Ido Ostrowsky et Teddy Schwarzman

Drame / guerre

114 mn

UK / USA

 

En 1951, le détective Robert Nock (Rory Kinnear) se rend chez le mathématicien, Alan Turing (Benedict Cumberbatch) suite à une tentative de cambriolage. Nock trouve le comportement de Turing suspicieux et décide d’enquêter sur Turing.

TheImitationGame2014Ce biopic est consacré au mathématicien Alan Turing, célèbre pour ses articles et son travail sur l’intelligence artificielle annonçant la création des premiers ordinateurs, et sa participation au programme secret de décodage du système de cryptage ultra sophistiqué des Nazis, le fameux Enigma… Il fut aussi l’une des victimes de l’interdiction de l’homosexualité en Grande Bretagne et sera condamné pour indécence à la castration chimique. Il mourra en 1954 suite par ingestion de cyanure (la thèse du suicide retenue dans le film ne fait pas l’unanimité).

Si « The Imitation Game » commence en 1951 alors qu’Alan Turing est sur le point d’être inculpé pour homosexualité, le film nous plonge rapidement au coeur de l’action en 1940 quand Alan Turing se porte volontaire pour intégrer Betchley Park où une équipe tend de décoder les message du système de cryptage ultra sophistiqué des Nazis, le fameux Enigma.

Nous avons droit également à une autre série de flashbacks où l’on voit un jeune Alan Turing en proie aux humiliations de ses camarades de classe et vivant une idylle platonique avec son seul ami, Christopher.

« The Imitation Game » s’enfonce dans un classicisme qui l’alourdit comme s’il était lesté d’une chape de plomb.

Tout cela est très joli (images léchées et musique orchestrale lourdingue omniprésente), l’interprétation de Benedict Cumberbatch est digne d’éloge, mais l’ensemble sombre dans l’artificiel à force de tenter d’équilibrer les éléments de romance, d’émotion et de suspense qui le compose.

Le personnage de Joan Clarke (Keira Knightley), qui a pourtant bien existé, ne semble ici avoir d’autre fonction que d’humaniser le personnage de Turing (et de fait son rôle et sa relation avec Turing semble avoir été nettement exagérés). Fallait-il vraiment donner plus d’importance au personnage de Clarke, en faire un sex symbol, et exagérer la romance hétérosexuelle entre les deux personnages dans un film sur un personnage homosexuel ?

Il y a beaucoup d’éléments dans l’intrigue qui font penser que c’est trop beau pour être vrai. Si le script s’appuie sur une biographie de Turing, le résultat à l’écran est assez fantaisiste. De nombreux critiques ont noté la forte tendance du film à l’embellissement et à la déformation des faits (par exemple la machine de décryptage ne s’est jamais appelée « Christopher » en hommage à son amour adolescent, et elle a été le fruit d’un travail collectif et non de Turing seul – d’ailleurs son inimité avec ses collègues de travail semble avoir été également exagéré).

In fine, le problème majeur de « The Imitation Game » est qu’il essaie un peu trop d’être un nouveau « The King’s speech » (Le discours d’un roi). Le fait qu’il n’ait pas remporté autant de récompensés (notamment aux Oscars) a dû être une grande déception pour les producteurs.

[xrr rating=6/10]