Review of: The Fallen Idol
Drame:
Carol Reed

Reviewed by:
Rating:
4
On 5 janvier 2014
Last modified:18 novembre 2017

Summary:

Un beau film entre thriller, drame romantique et comédie, première collaboration entre Carol Reed et Graham Greene.

Un beau thriller, entre drame romantique et comédie, première collaboration entre Carol Reed et Graham Greene.

The Fallen Idol avec Ralph Richardson

The Fallen Idol (1948)

(Première désillusion)

Réalisé par Carol Reed

Ecrit par Graham Greene d’après sa nouvelle « The Basement Room »

Avec Ralph Richardson, Michèle Morgan, Sonia Dresdel, Bobby Henrey,…

Directeur de la photographie : Georges Périnal

Produit par Carol Reed pour London Film Productions

Drame / Romance / Thriller

95 mn

UK

En l’absence de son père ambassadeur à Londres, le jeune Philippe (Bobby Henrey) est confié aux bons soins du majordome Baines (Ralph Richardson). Philippe idéalise Baines mais déteste sa femme la glaciale Mme Baines (Sonia Dresdel). En suivant Baines, il découvre celui-ci en discussion avec une jeune femme (Michèle Morgan). Baines la présente comme sa nièce et demande à Philippe de ne surtout pas à parler à Mme Baines. 

Fallen Idol (Première désillusion)« The Fallen Idol » est la première des trois collaborations entre le réalisateur Carol Reed et le romancier Graham Greene. L’année suivante, ils travaillent ensemble sur un thriller mythique « The Third Man » avant de se retrouver dix ans plus tard sur la comédie « Our man in Havana » (1959).

Trois films d’excellente facture qui font regretter qu’ils n’aient pas davantage collaborer ensemble. Des trois, « The Fallen Idol » est sans aucun doute le moins connu. Tiré d’une nouvelle de Greene autour d’un jeune garçon de huit ans témoin du meurtre de la personne qu’il déteste le plus par son héros, « The Fallen Idol » est un film riche de plusieurs dimensions entre romance dramatique, thriller et comédie.

Le film a deux personnages centraux, le jeune Philippe mais aussi Baines, le majordome. C’est un double drame. Celui d’un enfant  abandonné à lui-même qui essaye de grandir pour comprendre le monde des adultes, intégrer (avec peu de réussite) la notion de secret et même de meurtre. Mais c’est aussi le portrait d’un homme qui hésite à quitter sa femme pour une autre. Bien que Mme Baines soit l’archétype de la femme glaciale et désagréable, Baines ne semble pas lui en vouloir et se rend au moins en partie responsable de son comportement. Et même s’il aime sa jeune maîtresse Julie, il semble hésiter jusqu’au bout.

« The Fallen Idol » est aussi un thriller et gère bien ses effets. On sait qu’un drame va arriver et la tension s’installe. La dernière partie du film  (celle de l’enquête) est à mon avis moins réussie mais pas inintéressante car elle montre assez bien à quel point les secrets qu’on a voulu imposer à un enfant de huit ans, qui n’en comprend pas le concept, peuvent amener au pire (et il le fait avec humour).

Car le film est aussi agrémenté de nombreux petits moments comiques, livrés par subtiles touches au détour d’une phrase et d’une image et qu’on aurait tort d’ignorer (la visite au zoo est une jolie réussite comique).

La richesse de jeu de Ralph Richardson, tout en retenue, est remarquable. Et on a droit à quelques belles scènes entre Richardson et Morgan, notamment quand ils essaient de discuter de leur couple à côté de Philippe qui écoute d’une oreille distraite.

Dans le livret du DVD (court mais instructif) Philippe Garnier rappelle que tourner avec le jeune Bobby Henrey n’a pas été une partie de plaisir. Carol Reed a dû utiliser de nombreux subterfuges pour garder l’attention de l’enfant et obtenir de lui ce qu’il voulait. « Le mioche avait autant d’attention q’un moucheron et il était incapable de jouer » témoigna  le deuxième réalisateur des années plus tard. Mais franchement ça ne se voit pas à l’écran ! Le jeune garçon est très convaincant et son côté à la fois innocent et tête à claques participe à la réussite du film.

La réalisation de Reed est également exemplaire. Il utilise à merveille ce décor d’ambassade et reste très proche de ses personnages (les états d’âme d’Henrey et Baines sont merveilleusement mis en valeur) et on a droit à une scène de fuite du petit garçon dans les rues de Londres qui n’est pas sans rappeler celle d’Harry Lime dans Vienne l’année suivante !

Notons que le film est édité en France en DVD et Blu-Ray. Je n’ai vu que le DVD mais si son état n’est pas honteux (loin s’en faut), « The Fallen Idol » aurait mérité une restauration de l’image et du son.

DVD et Blu-ray Tamasa. Version originale sous titrée en français. Livret de 12 pages signé Philippe Garnier. Filmographie et galerie photo.