Une comédie à la vulgarité assumée sur le vide sexuel d’un groupe de livreurs de pomme de terre ! Pour public averti !

SexLives of The Potato Men (2004)

Ecrit et réalisé par Andy Humphries

Avec Johnny Vegas, Mackenzie Crook, Dominic Coleman, Mark Gatiss, Lucy Davis,…

Direction de la photographie : Andy Collins / Production design : Patrick Lyndon-Stanford et Adam Zoltowski / Montage : Andy Collins / Musique :
Super Preachers

Produit par Anita Overland pour Devotion Films

Comédie

79mn

UK

Trois pauvres types travaillent dans une entreprise de livraison de pommes de terre « The Potato Men » dirigée par un quatrième, tout aussi paumé. Ces quatre hommes, entre la vingtaine et la trentaine, passent tous par une crise existentielle et surtout sexuelle.

Le patron Jeremy (Mark Gatiss) est obsédé par son ex qui l’a largué quand elle a appris qu’il n’était pas dentiste comme il prétendait l’être. Depuis il la harcèle, lui écrit des lettres et poèmes et finit par voler son chien. Parmi les livreurs de pommes de terre, nous avons Dave (Johnny Vegas) qui s’est fait larguer par sa copine car il se comporte en adolescent attardé et veut à présent baiser tout ce qui passe. Puis Ferris (Mackenzie Crook) qui vit chez sa belle-mère mais vit assez mal le fait qu’elle exige de pouvoir lui faire des fellations en paiement du loyer. Enfin Tolly (Dominic Coleman) passe son temps à se masturber en essayant par tous les moyens de retrouver le goût très spécifique du sexe de son ex qu’il recouvrait de confiture à la fraise !

L’humour pratiqué est celui du « comedy of embarassment » très pratiqué par les sex comedies des années 70 dont « Sex Lives of the Potato Men » peut se revendiquer. « Le sexe n’est jamais comme dans un film porno », pourrait être le slogan du film. A peu près toutes les pratiques sexuelles y sont au moins mentionnées et nos « héros », tous en recherche d’aventures sexuelles, se retrouvent dans les situations les plus glauques qu’on puisse imaginer.

« Sex Lives of the Potato Men » a pour ambition de montrer le vide absolu de ces hommes en recherche continuelle de sexe fantasmé mais qui ne peuvent assumer la réalité de leurs fantasmes une fois qu’ils y sont confrontés et qui ne supportent pas que les femmes aient aussi leurs propres fantasmes/vie.

Un discours presque conservateur et moralisateur mais qui est délivré avec une vulgarité assumée. A noter que si on y parle beaucoup de sexe de façon très crue, on ne le montre pas vraiment. Dans « Sex Lives… », vous ne voyez pas le bout d’un sein ou d’une paire de fesse. Par contre, vous avez des gros plans sur des excréments canins ou une crotte de nez. Vous êtes prévenus !

C’est le premier et unique film d’Andy Humphies qui signe ici le scénario et la réalisation et s’est depuis recyclé dans le documentaire/portrait de comiques célèbres outre-manche (Frankie Howerd, Tommy Cooper, Bob Monkhouse, Morecambe & Wise ou encore Rik Mayall !).

Niveau casting, on retrouve quelques uns des jeunes comiques masculins prometteurs de l’époque et qui vont confirmer dans les années qui suivent – comme quoi Humphies a du flair : Johnny Vegas commençait alors à se faire un nom à la télévision (il enchaînera avec la sitcom « Ideal » qui durera sept saisons de 2005 à 2011), Mackenzie Crook sort alors tout juste de la sitcom culte « The Office » (2001-03) et Mark Gatiss d’une autre sitcom tout aussi culte « The League of the Gentlemen » (1999-2003). Enfin David Coleman, alors le moins connu du groupe, a depuis continué une carrière assez riche à la télévision britannique.

En tant que comédie, « Sex Lives of the Potato Men » réussit à désarçonner le spectateur et à induire un fort sentiment de gêne face à de tels spécimen de la race humaine et à une vulgarité poussée dans ses extrêmes. Le fait de trouver cela drôle dépendra de votre sensibilité à ce type d’humour. A réserver en tout cas à un public averti (autant vous dire que le film a été assez unanimement laminé par la critique à sa sortie et conserve un 0% assez explicite sur le site Rotten Tomatoes) !

Simon Sheridan, auteur du livre somme sur les sex comedies britanniques « Keeping the British End Up – Four decades of saucy cinema » (Titan Books, 2011 pour la dernière édition), est d’un autre avis. Selon lui, il s’agit sans doute permis de la comédie britannique la plus réussie de ces vingt dernières années. Mais bon, Johnny Vegas a signé la postface de son livre…

Je vous laisse juge si vous vous sentez d’attaque.

DVD zone 2 UK. Studio EDV. Version originale avec des sous-titres optionnels. Bonus : featurette

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